Les revendications écologistes de GreenPeace Toulouse tendent peu à peu à se faire entendre grâce à plus de 250 adhérent·e·s bénévoles qui oeuvrent à sensibiliser l’opinion publique à l’échelle locale. L’association se bat pour défendre l’environnement, une mission compliquée par la politique climatosceptique du gouvernement américain de Donald Trump. Militante engagée, Aurore livre son point de vue.
Avez-vous observé des évolutions significatives dans la lutte environnementale depuis l’arrivée de Donald Trump à la tête des Etats-Unis ?
Certes, Donald Trump est climatosceptique. Pour autant, quand il a déclaré abandonner les accords de Paris, une espèce de contre-pouvoir s’est mis en place aux Etats-Unis avec des villes et des Etats qui se sont engagés à respecter ces accords de Paris, qui ont pris leur indépendance vis-à-vis de la politique environnementale de Donald Trump. Au niveau local, je n’ai pas la sensation que le climatoscepticisme de Donald Trump ait vraiment eu un effet sur l’opinion publique, ou à la limite, un effet contraire en impulsant une sorte de dynamique pour aller contrer cette tendance, une forme de repolitisation. Il y a une dynamique de l’opinion publique pour contrer le climatoscepticisme. Depuis l’annonce de Donald Trump, aucun pays ne s’est retiré des Accords de Paris. Pour autant, c’est une grande puissance mondiale qui pourrait apparaître comme leader. Au final, l’Europe et la Chine peuvent aussi peser comme contre-pouvoirs et eux s’imposer comme leaders en termes de lutte contre le dérèglement climatique.
De quelle manière le dérèglement climatique va-t-il se manifester, aujourd’hui et à l’avenir, en France et à l’échelle mondiale ?
Quoi qu’il arrive, on aura du mal à maintenir notre engagement de contenir la hausse des températures à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, c’est certain. Il va y avoir des changements climatiques, en France aussi, ça ne va pas toucher que les pays du Sud. Tout le monde sera impacté. Concernant les émissions de gaz à effet de serre, on est quand même à +7% par rapport à la stratégie nationale carbone pour l’année en cours. On est déjà loin de nos objectifs nationaux. Le dérèglement climatique peut déjà se voir en France avec l’augmentation de la fréquence des événements climatiques extrêmes On a pu le voir il n’y a pas si longtemps avec les inondations dans l’Aude. Ce sont des événements qui vont arriver plus régulièrement, qui peuvent toucher n’importe qui. Ca peut aussi largement impacter l’agriculture, la biodiversité, et par conséquent notre alimentation. Il peut aussi y avoir des conséquences sanitaires comme une nouvelle répartition géographique de maladies transmises par les moustiques, comme la dengue ou le chikungunya. Et à plus long terme, on risque d’avoir des pénuries en eau potable, en céréales…
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