Un mois après le début du débat public à propos du parcours de la future troisième ligne de métro, plusieurs contre-propositions ont déjà été lancées. Tour d’horizon des premières alternatives, des plus sérieuses aux plus fantaisistes.

Alors que la première réunion publique a eu lieu le 13 septembre, le grand débat public ouvert du 12 septembre au 17 décembre a déjà vu apparaître plusieurs contre-propositions de tracés pour la troisième ligne de métro. En effet, acteurs politiques, spécialistes en urbanisme ou citoyens passionnés du sujet peuvent donner leur point de vue dans les différents forums, réunions et sur une carte modifiable librement sur internet. Nous avons sélectionné pour vous les plus marquants, même si certains n’ont que peu de chances de voir le jour.  

Propositions de politiques et d’experts :

La ligne « optimisée » : Cette contre-proposition est portée par 20 cosignataires dont Maxime Lafage, spécialiste des transports passé par Sciences Po Toulouse et désormais chargé de projet pour le syndicat des transports de l’île-de-France. Ses travaux défendent la construction d’une troisième ligne de métro depuis plusieurs années. L’alternative propose notamment une desserte accrue du centre-ville de Toulouse avec un tracé passant par les Amidonniers, le quartier de la fac de l’Arsenal, et Saint – Aubin. Son terminus se situerait vers Malepère et n’irait donc pas jusqu’à Labège. Les signataires privilégiant le prolongement de la ligne B pour amener le métro dans cette zone. L’aéroport ne serait pas non plus directement desservi, la correspondance avec le tramway s’effectuant à Purpan. Enfin, le financement par un péage urbain est évoqué par les défenseurs de ce projet.

 


La ligne « décomposée » : Jean-Marc Péré, maire de l’Union et président du groupe « Métropole citoyenne » propose lui une ligne décomposée en plusieurs tronçons, afin d’en minimiser les coûts. Il souligne dans un courrier à Jean-Michel Lattes publié sur le site du débat public, que le projet initial ferait de la ligne C la plus longue de France avec ses 28 kilomètres. L’élu préfère une liaison Colomiers – Aéroport – Ligne B avec correspondance à la station La Vache, complétée par un autre tunnel partant de la zone d’Airbus et l’aéroport reliant directement la gare « par une ligne raccourcie ». Il remet en revanche en cause l’utilité du tronçon Matabiau – Ormeau par côte Pavée, souhaitant lui aussi desservir Labège par un prolongement de la ligne B.

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La station « La Vache » pourrait être l’une des correspondances entre la troisième ligne et la ligne B. Photo Wikimedia Commons

Propositions citoyennes :

La ligne « à deux vitesses » : L’une des propositions postées sur le forum par Guillaume Mourenbles, de Toulouse le 20 septembre suggère la création d’un métro à deux vitesses. « L’idée est de faire circuler en même temps un métro express et un métro normal » précise l’internaute. L’objectif serait d’offrir une liaison entre les différents sites d’Airbus, la gare et l’aéroport plus rapidement qu’en voiture. La solution serait selon lui d’arrêter certaines rames seulement aux « centres économiques », réduisant ainsi le temps de parcours significativement. Des doubles voies dans certaines stations pourraient constituer une solution selon l’internaute.

La ligne circulaire : C’est l’idée ambitieuse du toulousain Souareba Gassama qui imagine sur le forum du débat un tracé en cercle qui traverserait la ville par le centre puis par le sud. Il opte pour un tracé des Sept Deniers à Montaudran similaire à la proposition de base, mais qui rejoint ensuite son point de départ en passant par les universités Paul Sabatier et Jean Jaurès. Elle rendrait selon la ville « plus aisément accessible en transports en commun ».

La ligne des faubourgs : L’une des propositions tracées sur la carte en libre accès par « Ludovic M » cherche un consensus en desservant à la fois Colomiers, l’Aéroport, le centre-ville au niveau de la place Saint-Pierre, le nord de Toulouse à Croix-Daurade, Côte Pavée, la cité de l’Espace et Labège. Il propose même un tronçon correspondant au prolongement de la Ligne B. Une alternative alléchante pour les habitants de nombreux quartiers peu desservis par le métro, mais qui évite la gare Matabiau, arrêt pourtant incontournable du projet initial. Un écueil probablement fatal à cette ambitieuse suggestion.