Files d’attente à n’en plus finir, manque de place, fermetures pour cause de travaux… Les obstacles à franchir lorsqu’on veut étudier à la bibliothèque peuvent parfois s’avérer décourageants. Une situation qu’Affluences compte bien faire évoluer.

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En janvier 2014, un journaliste du Parisien s’était faufilé, le temps d’un après-midi, dans la file d’attente de la mythique bibliothèque du centre Pompidou. La « BPI », comme on la surnomme, était alors l’un des rares lieux où les étudiants pouvaient réviser le dimanche à Paris. Résultat : il fallait parfois compter jusqu’à quatre heures d’attente avant de pouvoir y entrer.

Avec Affluences, fini les files d’attente

Deux ans plus tard, ces files interminables ne sont plus qu’un lointain souvenir pour certains, ce grâce à une simple application, baptisée [Affluences
->http://www.affluences.com/]. En quelques clics, elle vous indique s’il reste des places dans votre bibliothèque de prédilection, et, si non, à combien est estimé le temps d’attente.

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Paul Bouzol, son fondateur, se souvient « avoir longtemps été confronté au problème du manque de place dans les bibliothèques ». « C’est en regardant autour de moi que je me suis rendu compte que ça touchait beaucoup de personnes », explique-t-il. Avec l’aide d’autres vingtenaires tout juste sortis des études et son frère, il décide alors de prendre le problème à bras le corps.

Des « capteurs » pour trouver des places libres

Le jeune homme imagine avec son équipe des « capteurs ». Certains, placés dans la bibliothèque, « permettent de compter le nombre de personnes présentes dans l’établissement ». « En fonction du nombre de places qu’il y a au total, on peut ensuite facilement estimer le nombre de places disponibles », raconte Paul Bouzol.

Les autres capteurs servant à jauger le temps d’attente sont les smartphones des usagers de l’appli. Le fondateur explique que les utilisateurs de l’application peuvent partager leur position dans les différentes files d’attentes. C’est en fonction de ces données qu’Affluences détermine ensuite le temps qu’il faudra patienter.

Une cinquantaine de bibliothèques, « dont quatre à Toulouse »

Une fois le concept trouvé, il restait à convaincre les bibliothèques de bien vouloir s’associer au projet. Un défi vite relevé grâce au Centre Pompidou, « très coopératif, parce qu’il s’agissait pour lui de répondre à une vraie problématique ». Après cette première, « il y en a d’autres qu’on a eu plus de mal à convaincre », regrette Paul Bouzol. Aujourd’hui, Affluences regroupe tout de même une cinquantaine d’établissements, dont « quatre à Toulouse ». La Ville rose s’est en effet laissée séduire par l’application en novembre dernier.

Il faut dire qu’à en croire Paul Bouzol, tout le monde y serait gagnant : « d’un côté, l’appli soulage les grandes bibliothèques saturées ; de l’autre, elle permet aux plus petites de se faire connaître ».

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L’appli bientôt disponible pour les musées ?

Affluences compte actuellement soixante-dix mille utilisateurs, dont « pas mal d’étudiants ». À terme, ses fondateurs espèrent bien conquérir un public plus large. Cela semble plutôt bien parti, grâce à de nouvelles ambitions. Plusieurs musées, dont le Quai Branly, ont en effet d’ores et déjà contacté l’équipe. Ils souhaiteraient bénéficier, eux aussi, des estimations du temps d’attente de l’application. Un nouveau projet qui devrait voir le jour d’ici l’été prochain.