Installé depuis plusieurs années aux États-Unis ou Angleterre, le food swapping (ou troc de nourriture) pointe le bout de son nez en France. A Toulouse, l’initiative de deux étudiantes en marketing pourrait accélérer le développement de cette pratique.

860xnx860_dscf3276.jpg.pagespeed.ic.p7ywyf4siq.jpg

Ne vous est-il jamais arrivé de devoir manger les restes d’un plat cuisiné, le lendemain de sa conception ? Très souvent l’envie n’y est pas, mais par soucis de conscience et afin de ne pas gaspiller, il est d’usage de se forcer. Grâce au food swapping, cette habitude pourrait prochainement disparaître. Le food swap, pratique encore méconnue en France, mais qui cartonne dans les pays anglo-saxons, est basée sur un modèle très simple : cuisinez, mangez, et s’il vous en reste, troquez.

Réduire le gaspillage tout en économisant

Né en 2008 aux États-Unis avant de conquérir le Royaume-Uni, le food swapping permet aux gens de goûter aux plats de leurs voisins tout en faisant découvrir les leurs. Une initiative qui permet donc de lutter contre le gaspillage alimentaire mais qui incite également à renforcer le lien social. L’échange de nourriture oblige ainsi les personnes à communiquer, à se rencontrer, tout en partageant, entre autres, leurs astuces culinaires. D’autre part, outre la notion d’anti-gaspillage, le food swapping permet de se nourrir avec des produits de saison à moindre coût. Une aubaine, notamment pour les étudiants, dans ce contexte économique morose.

Food Swap’ers : la plateforme de référence à Toulouse

En France, il semble que Toulouse soit la pionnière en terme de food swapping. Ce temps d’avance sur le reste des autres agglomérations est le fruit du travail de deux étudiantes de l’IAE de Toulouse. Julie Braud et Mathilde Bouterre ont lancé en décembre dernier le site de partage Food Swap’ers. Née d’un projet scolaire, l’idée d’un site consacré au partage alimentaire s’est développée pour ambitionner aujourd’hui de créer un réseau d’échange par le biais de cette plateforme collaborative : « Notre objectif est de créer une communauté (…) pour le moment nous sommes concentrées sur le quartier Arnaud Bernard car le tissu associatif est fort. Ensuite si on réussit à créer un réseau là bas, on se développera sur le reste de la ville », indique avec enthousiasme Mathilde. Les deux étudiantes multiplient donc les enquêtes pour tenter de construire au mieux cette communauté qui ne demande qu’à s’accroître.

fcc14b57678200808054a65c73e892ef.jpg

Des valeurs qui rassemblent

Pour les créatrices de ce site d’échange, « les valeurs que sont la lutte pour le gaspillage alimentaire, le partage entre les personnes, et l’économie solidaire qui découlent de cette pratique  » les ont motivées à lancer ce site novateur. Cette notion de partage justement, Julie et Mathilde comptent bien la développer. En effet dans les prochains mois, les deux camarades comptent lancer des cours de cuisine, des défis culinaires, mais également des rencontres avec les producteurs locaux et éco-responsables, partenaires.

Le food swapping commence donc à tisser petit à petit sa toile en France et plus particulièrement à Toulouse. La route reste malgré tout encore longue pour conquérir l’ensemble de la population. Un défi qui ne semble pas effrayer les deux étudiantes toulousaines, puisqu’elles envisagent sérieusement « de vivre de leur concept », comme le confie Mathilde, avec beaucoup d’espoir. A la sortie de leur master, en 2016, une start-up toulousaine très innovante, pourrait ainsi voir le jour.