Le nouveau calendrier des vacances scolaires a été dévoilé le 2 avril, par Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation. Première raison invoquée : satisfaire les professionnels du ski. Quels impacts pour Toulouse et sa région ?
Le calendrier des vacances était déjà bien complexe, voilà qu’on brouille davantage les pistes. Rappel rapide : afin que les zones de tourismes ne soient pas envahies pendant les vacances scolaires, les différentes académies sont divisées en trois zones, A, B et C. Jusque là, l’académie de Toulouse était membre de la zone A, et partageait ses vacances avec Grenoble, Lyon, Montpellier et Nantes, entres autres. Cette année, les écoliers de Midi-Pyrénées profiteront des vacances du 11 au 27 avril, avant leurs camarades du reste de la France.
Pourtant, le jeudi 2 avril, la ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem a présenté la nouvelle réforme du calendrier scolaire pour les trois années à venir. Sont donc touchées : les zones, les vacances de printemps, ainsi que le pont de l’Ascension. Pour Toulouse, le principal changement se situe du côté de son accession à la zone C. Suite à un échange avec Bordeaux, l’académie de Toulouse partira désormais en vacances avec Montpellier et la région parisienne.
Régions et vacances scolaires : un casse tête administratif
Ce découpage intervient logiquement après le vote des nouvelles régions à l’Assemblée, en novembre 2014. Les régions Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes, regroupées lors de la nouvelle réforme, se retrouvent alors dans deux zones différentes – B pour la première, A pour les deux autres. Un véritable puzzle administratif.
Autre nouveauté, les vacances de printemps seront avancées d’une semaine. Pour plusieurs médias, il s’agit de satisfaire les professionnels du ski, pour qui la saison n’est pas encore terminée. Depuis quelques années, alors que certaines zones reprennent début mai, on note une diminution de la fréquentation des domaines skiables à cette période.
« 90% du chiffre d’affaire réalisé dans le ski provient des Alpes »
Mais alors quels changements pour l’académie de Toulouse ? Jean Canal est directeur de la Confédération Pyrénéenne du Tourisme (CPT). Pour lui, cette annonce n’aura qu’un faible impact sur les domaines skiables des Pyrénées. « 90% du chiffre d’affaire réalisé dans le ski provient des Alpes », concède t-il. La clientèle provient en grande majorité du Sud-Ouest, dont Toulouse et Bordeaux, ainsi que de la Catalogne, de l’autre côté des montagnes. Le changement de zones entre les deux académies du Sud-Ouest n’aura donc, à priori, pas d’impact sur la saison de ski.
Pour les vacances, c’est une autre histoire. « La plupart des stations ont fermé lundi [ndlr : 6 avril, soit cinq jours avant les vacances de Toulouse]. Une fois passée la mi-avril, c’est quasiment terminé ». Avec la nouvelle réforme, les vacances s’étaleront du 2 avril au 2 mai 2016, avec une rotation entre les trois zones. Seules celles de l’année 2018 s’étendront jusqu’au 7 mai. Selon l’ordre de passage de chaque zone, les Pyrénées pourraient donc profiter de visiteurs supplémentaires les quinze premiers jours du mois d’avril. Toulouse et Bordeaux n’étant pas dans la même zone, il ne devrait pas y avoir d’année ‘à trous’, où le Sud-Ouest serait en vacances à la fin du mois. Mais pas de réaction trop rapide. Le directeur de la CPT préfère nuancer : « nous allons peut être gagner à la marge, mais ce n’est que le début. Nous verrons les conséquences ».