Après avoir multiplié les grèves depuis la rentrée scolaire, les animateurs toulousains risquent de voir douchés leurs maigres espoirs. Les appels d’offre pour le renouvèlement des marchés publics concernant les accueils de loisirs devaient être publiés en février, mais ils ne sont toujours pas en ligne.

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Quelques heures avant le résultat des élections départementales de 2015, il semble que la mairie ait choisi d’éviter toute décision susceptible de contrarier ses électeurs. C’est du moins l’analyse de la CGT-ligue de l’enseignement 31 : alors que les nouveaux prestataires des marchés publics concernant les Accueils de loisirs (ADL) et les Centres de loisirs associés à l’école (Clae) doivent être annoncés en juin, les appels d’offre n’ont pas encore été publiés. Pourtant, le syndicat l’affirme, ils auraient dû sortir le 13 février.

Marché public, appels d’offre : késako ?

La gestion des Clae et des ADL de la ville de Toulouse est en effet déléguée à des prestataires privés. Ces derniers concluent avec la mairie un contrat administratif – le marché public – valable un an et renouvelable trois fois. Pour choisir l’entreprise qui gèrera le marché public, la mairie lance donc régulièrement des appels d’offre. Objectif : permettre à toutes les entreprises privées qui le souhaitent de proposer une offre correspondant aux critères demandés pour la gestion des ADL et des Clae. C’est cet appel d’offre qui aurait dû être publié en février.

Promesses non tenues ?

Comment expliquer un tel retard ? « C’est inquiétant, car on est en période électorale », déplore Franck Jenny, délégué syndical à la CGT-ligue de l’enseignement 31. « Le fait d’attendre pourrait vouloir dire que les promesses n’ont pas été tenues. » Depuis la rentrée, le renouvèlement de ces marchés publics fait l’objet d’un bras de fer entre les animateurs et la mairie de Toulouse. Après avoir multiplié les grèves depuis la rentrée scolaire, les syndicats de l’animation avaient été reçus le 29 janvier par Djillali Lahiani, l’adjoint au maire chargé de ces questions. Une réunion durant laquelle l’élu s’était montré rassurant : les marchés seraient relancés à l’identique pour un an, renouvelable trois fois.

« La mairie risque de donner le marché au plus offrant »

Mais le retard de publication des appels d’offre a relancé les doutes des syndicats. La profession s’inquiète pour ses emplois, mais aussi pour la qualité de l’accueil des enfants. « Nous craignons que la mairie ferme les structures de proximité, pour regrouper les enfants dans des centres plus grands », explique Franck Jenny. A cette politique d’économie s’ajoute les récentes directives du gouvernement, préconisant d’augmenter le nombre d’enfants par animateur. Pour le délégué syndical, « la mairie risque de donner le marché au plus offrant. » Autrement dit, les prestataires pourraient rogner les coûts en jouant sur le nombre de salariés. Contacté, Monsieur Lahiani n’a pas donné suite à notre demande d’explications.

Stratégie électorale ou simple malentendu ? Le contenu des appels d’offre conclura sans doute la question. Lorsqu’ils seront publiés.