Malgré le peu de ressources dont ils disposent et les conditions difficiles dans lesquelles ils vivent, les SDF de l’île du Ramier sont parvenus à se mobiliser pour attirer l’attention des autorités publiques.

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D’après un bilan récemment publié sur le site Internet des impôts, Toulouse vient de dépasser Bordeaux au classement des villes qui comptent le plus d’habitants soumis à l’impôt sur la fortune (ISF). Pourtant, loin du centre ville et des beaux quartiers, c’est plus d’une centaine de personnes sans domicile fixe (SDF) qui habitent sur l’île du Ramier. Parmi elles, « Univers-Cités » a rencontré Abel, Jo et Romain.

“C’est pas un endroit où on pourrait vivre correctement. C’est sale, il n’y a pas de sanitaires”.

Il suffit d’ouvrir les yeux pour apercevoir la multitude de tentes, de caravanes ou de camions de fortune qui jonchent l’île du Ramier. Les conditions de vie y sont précaires et insalubres. Jusque là, il s’agissait d’une situation relativement acceptée par les autorités publiques, mais le projet de zone verte vient tout bouleverser. ”Une centaine de personne va se faire virer”, nous confie Abel.

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Pour faire face à la situation, certains sans-abris ont décidé de se mobiliser. Le 24 février dernier ils ont créé l’association Les Cités d’or et ont investi le local municipal de la GAF (Groupe Amitié Fraternité). Après huit jours d’occupation illégale, ils sont parvenus à attirer l’attention de quelques médias locaux et à provoquer l’initiative des pouvoirs publics. En échange de la libération du local municipal de la GAF, ils ont obtenu une réunion à la mairie le 11 mars. Leur revendication est simple : ils souhaitent un terrain avec de l’eau et de l’électricité.
Depuis quatre ans, il existe un projet qui répond à ces exigences. Ce projet « Traveller » destiné aux gens du voyage [[au sens juridique du terme, c’est à dire aux personnes circulant en France sans domicile ni résidence fixe]] , prévoit la mise à disposition par la Mairie d’un terrain équipé. Cependant, aucune mesure concrète n’a encore été prise. C’est d’ailleurs pour cette raison, parce que “ça traîne et qu’il n’y a toujours rien” que Jo, Abel et Romain ont décidé de se joindre au mouvement.
Malgré tous leurs efforts, la situation reste complexe. La réunion à la Mairie s’est bien déroulée, mais en période d’élections municipales aucun engagement n’a pu être pris. L’équipe en place avance qu’elle ne sait pas si elle sera réélue et qu’aucune réponse politique ne peut être apportée.
Une nouvelle réunion devrait être planifiée pour septembre prochain. D’ici là, l’association Les Cités d’or devrait être en mesure de se structurer et d’organiser son action. Si Les Cités d’or reste encore une association de fait, elle travaille à la rédaction de ses statuts pour pouvoir être déclarée en préfecture. À ce titre, elle doit actuellement définir sa ligne de conduite, formuler les objectifs qu’elle poursuit, et faire face à quelques tensions internes.
Parallèlement aux actions qu’ils mènent au sein de l’association, Abel, Jo et Romain, ainsi que de nombreux autres SDF, cherchent un terrain qu’ils pourront occuper provisoirement sans risquer de se faire expulser.