Organisé une fois tous les deux ans dans une grande ville universitaire, le congrès de l’Unef vise à « définir l’orientation du syndicat pour les années à venir. » Pour sa 83e édition, il s’est tenu cette année à Toulouse du 18 au 21 avril et a réuni des étudiants militants venus de France entière, porteurs de nombreuses revendications.
Marseille il y a quatre ans, Montpellier il y a deux ans et cette année Toulouse. Tous les deux ans, le syndicat étudiant Unef – Union nationale des étudiants de France –, créé en 1907 et majoritaire en nombre de voix et de représentants, organise son congrès qui rassemble environ 1 200 jeunes venus des quatre coins du pays. L’occasion de pouvoir faire des rencontres et de discuter autour des grands sujets socio-économiques qui animent l’Enseignement supérieur. « A titre personnel, c’est toujours agréable de rencontrer des militants de toute la France, de confronter des expériences », confie Yseline Fourtic, une militante très active, responsable de l’Unef à Sciences Po Toulouse, et qui consacre environ trois jours par semaine à son activité syndicale.
Interpeller le gouvernement
De ce 83e congrès, contexte oblige, les attentes sont fortes du côté des militants. Yseline y voit notamment un espace d’interpellation des pouvoirs publics : « On a un gouvernement qui dit qu’il a fait de la jeunesse une priorité, maintenant on attend des actes sur les questions universitaires, les aides sociales, la lutte contre la précarité et le chômage des jeunes, etc. » De son côté Thomas Salgado, lui aussi étudiant à Sciences Po Toulouse, est plus radical : « A titre personnel, j’attends de voir si un tel événement peut réellement ou non faire fléchir la politique d’un gouvernement qui me déçoit quelque peu ». D’ailleurs, un rassemblement était organisé jeudi 21 devant le Palais des congrès Pierre-Baudis lors de l’intervention de la ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, pour protester contre l’austérité de manière générale.
En termes de revendications, les enjeux du congrès sont là aussi nombreux. Pour Margot Petit-Breuilh, étudiante en master d’Histoire contemporaine au Mirail, « Les revendications sont des revendications, en premier lieu, d’autonomisation de la jeunesse et de la démocratisation de l’enseignement supérieur ». En interne, c’est aussi, selon Yseline, le bon moment pour faire le point sur le rôle et les grandes orientations de l’Unef pour les deux ans qui viennent. Et de préciser : « On sort d’une année chargée – notamment avec les élections Crous, les négociations sur la loi cadre, etc – et l’année prochaine va l’être également avec les élections dans les conseils centraux. On a besoin de ce congrès pour débattre de tous les temps forts tous ensemble et se mettre en dynamique.»
Un espace de débats et de réflexion
Mais avant toute chose, si ce rassemblement de quatre jours est important aux yeux des militants, c’est parce qu’il permet de débattre et d’affirmer les différentes tendances au sein même du syndicat qui ne s’exprime pas de manière unanime sur toutes les questions. Margot est d’ailleurs catégorique : « Ce congrès est important car c’est un temps fort de réflexion pour l’UNEF. » Thomas, s’il souligne la nature capitale du congrès, est plus réservé sur la réflexion commune. « J’avoue que je commence à être habitué aux débats internes entre tendances, très intéressants mais parfois répétitifs », confie-t-il. Yseline, elle, se veut beaucoup plus consensuelle : « En termes de débats et d’orientation, j’espère que l’Unef sortira de ce congrès à l’offensive, avec des lignes syndicales claires pour gagner de nouveaux droits pour les étudiants. »
Pour plus d’informations: www.congres2013.unef.fr