Après quatre semaines de mobilisation, l’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse a remporté une première victoire. L’Etat lui a finalement accordé une aide financière et promet un ou deux postes supplémentaires l’année prochaine.

Mais la mobilisation des étudiants ne s’arrête pas. Ils n’ont pas pour autant obtenu gain de cause concernant l’augmentation des frais de scolarité prévue pour la rentrée prochaine à hauteur de 75 euros. La mobilisation s’est avant tout organisée contre cette mesure et une hausse plus faible est toujours envisagée par l’administration.

En effet, l’aide exceptionnelle de 90 000 euros obtenue grâce à la mobilisation sera directement allouée aux dépenses de sécurité. L’IEP est en effet contraint d’employer des agents de sécurité en raison de la vétusté des bâtiments. Une dépense qui s’ajoute à la baisse de 5% de la Dotation globale de fonctionnement attribuée par le ministère de l’Enseignement supérieur.

« Bien que la situation de l’IEP s’améliore, elle reste mauvaise »

Le manque de financement de l’IEP soulève un problème plus profond d’austérité qui détériore le service public et l’enseignement supérieur. Pour les étudiants mobilisés, la mesure de l’Etat n’est pas suffisante, d’autant plus qu’elle ne répond au problème que de façon temporaire. L’établissement ne peut continuer à fonctionner dans des conditions aussi précaires ; l’IEP de Toulouse fait déjà partie des établissements d’enseignement supérieur les moins financés.

« Bien que la situation de l’IEP s’améliore, elle reste mauvaise », a déclaré Philippe Rimbault, le directeur de l’IEP, venu en assemblée générale relayer les dernières informations sur le budget. Malgré l’aide financière, le déficit potentiel s’élèverait tout de même à 160 000 euros. Les réserves de l’IEP ne peuvent pas être d’avantage réduites, il faut surtout « préserver l’équilibre pour construire l’IEP de demain ». « C’est le futur déménagement de l’IEP quai Saint Pierre pour la rentrée 2014 qu’il ne faudrait pas remettre en cause ».

Les étudiants appellent à une mobilisation inter-Iep. Les autres instituts de province ont également subi une baisse de 5% de la Dotation globale de fonctionnement, alors que Sciences Po Paris n’est touché que par une baisse de 2%. De plus, la Fondation Nationale des Sciences Politiques n’a toujours pas réagi aux appels qui lui ont étés lancés.

Certains étudiants se joindront aux mouvements des autres universités toulousaines pour tenter d’interpeller directement la ministre de l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso, qui sera jeudi 21 avril à Toulouse au congrès de l’UNEF. Quant au vote du Conseil d’administration, il se fera durant les vacances des étudiants le 6 mai prochain.