Importées de Belgique, KAPS, les collocations étudiantes solidaires sont expérimentées depuis trois ans dans plusieurs villes de France : Toulouse, Poitiers et Paris.

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A l’origine de ce projet, l’Afev (Association de la Fondation Etudiante pour la Ville), qui en collaboration avec le Crous et la municipalité à Toulouse, propose aux étudiants un loyer modéré pour un logement en collocation. En échange, les étudiants doivent être prêts à s’engager dans des projets solidaires dans les quartiers populaires où ils sont logés.

Hélène Asiain, la coordinatrice du projet Kaps à l’Afev Toulouse explique que cette incitative « n’a pas pour objectif de répondre au problème de l’habitat étudiant mais de diversifier l’offre de logement tout en créant du lien social entre les habitants d’un quartier ». Les collocations sont présentes dans trois quartiers de la ville rose : Bagatelle, Bonnefoy et Saouzelong. La mairie de Toulouse propose les logements, le Crous se charge de la gestion locative et de l’ameublement, tandis que l’Afev recrute les volontaires sur le principal critère de la motivation, coordonne les projets solidaires et accompagne les étudiants.

« Être étudiant à Bagatelle reste un profil atypique »

Pour l’instant, dix-huit places sont disponibles pour une année universitaire. Les étudiants qui intègrent les collocations décident ensemble du projet, le pilotent et l’organisent en coordination avec l’Afev. L’envie des étudiants et les besoins du territoire sont à l’origine de cette initiative. Les projets doivent être en accord avec les envies formulées par les acteurs du quartier.

Expression et participation

À Empalot, les deux collocations mènent des projets artistiques d’expression autour des arts graphiques. Les habitants du quartier affecté par la rénovation urbaine sont invités à s’exprimer de manière originale et à s’approprier leur espace de vie.

Bagatelle est un quartier proche de la faculté du Mirail, pourtant « être étudiant à Bagatelle reste un profil atypique », comme le déclare Hugo. Le projet KAPS permet de ramener cette population étudiante pour créer de la mixité. Deux projets solidaires y sont actuellement menés en partenariat avec le centre social, un premier de jardins sur les toits et un second autour d’une épicerie sociale et solidaire à Bellefontaine.

Habitants lambda

D’après Hélène, l’envie d’engagement des étudiants est bien perçue car ils se présentent comme des habitants du quartier eux-mêmes. Pour Hugo, les kapseurs ne le sont peut-être pas, « on ne vit pas avec le quartier quotidiennement même si des lieux comme le marché nous réunissent, on pourrait le devenir », peut être grâce à l’envie partagée et à la complémentarité des compétences entre étudiants et habitants.

Hugo s’est engagé pour contribuer à lancer une dynamique dans le quartier que les habitants pourront s’approprier par la suite. Une chose est sûre « on ne s’engage pas pour le loyer, mais parce que la vie est plus riche et soudée ».

Chaque colocataire paye environ 280 euros par mois, un loyer qui vient de baisser de 40 euros suite à une demande formulée par les kapseurs. Il n’est pas si modéré contenu de l’offre immobilière à Bagatelle et quitte à payer ce montant, les colocataires veulent faire baisser la somme allouée à la mairie et transférer le reste aux différents projets.