Qu’est-ce qui vous a amené à militer dans un parti politique, et pour quelles raisons avez-vous choisi l’UMP ?
C’était en 1999-2000 avec, avant tout, l’envie de prendre part au débat. La vie politique m’intéressait, mais je me sentais un petit peu seul au niveau argumentaire. Défendre les mêmes idées à plusieurs, c’est plus fort et on a matière à répondre plus facilement que si l’on est seul. La Politique, même si l’on ne veut pas y participer, on la subit, donc autant être à l’intérieur pour voir si on ne peut pas influencer les choses et si on ne peut pas y participer.
Ensuite, pourquoi l’UMP ? A l’époque, c’était uniquement pour les valeurs qui étaient défendues au sein du parti. Il n’y avait pas encore Nicolas Sarkozy… il faut dire qu’aujourd’hui beaucoup prennent leur carte juste pour supporter son président.
Quelles valeurs défendez-vous à travers votre militantisme ?
La valeur fondamentale de ce parti est d’abord la responsabilité. Nous considérons que l’homme est responsable de ses actes. D’autres pensent que s’il arrive quelque chose à un individu X, c’est la société qui en est la cause. A l’UMP, nous plaçons l’individu devant ses responsabilités.
La seconde valeur, c’est le travail. D’abord, c’est un droit, et nous pensons que le travail est quelque chose qui va valoriser la personne, qui va lui permettre de s’épanouir, de gravir les échelons. Par rapport à d’autres partis, nous pensons que le travail doit primer sur l’assistanat.
Ensuite, la troisième valeur c’est la nation, la France. Et puis, aujourd’hui l’UMP est un parti profondément européen.
Quelle proportion de « jeunes » compte aujourd’hui votre parti au niveau du département ?
Nous venons d’enregistrer la 500ème adhésion dans le département. Nous étions 50 au moment de la fusion UDF-RPR. Depuis 2002, le mouvement s’est accéléré. Et la nomination de Nicolas Sarkozy à la présidence de l’UMP a encore constitué un appel d’air remarquable.
Au vu de votre expérience de militant, les jeunes ont-ils une réelle force au sein du parti, une certaine influence ?
Honnêtement oui. Parmi les 500 jeunes, nous sommes un noyau de 80 à être réellement impliqués. Après il y a les adhérents, les sympathisants et les militants. Ce sont les militants qui vont venir nous aider sur les marchés, qui vont tenir les bureaux de vote. Concernant l’influence des jeunes, les élus sont très demandeurs de cafés politiques, de repas avec les jeunes. D’ailleurs nous allons organiser prochainement un repas avec tous les candidats qui auront été investis pour les élections législatives. Cela leur permettra d’avoir un contact direct avec eux. De plus, nous avons réalisé une contribution que nous allons envoyer à tous les jeunes par mail et qui sera transmise à Nicolas Sarkozy. Cette contribution va être basée sur des sujets qui touchent la jeunesse comme le logement étudiant, l’insertion dans le monde du travail, l’Education nationale et l’Europe.
Quel candidat soutenez-vous pour l’investiture UMP à la prochaine présidentielle ?
Le candidat souhaité pour nous, c’est Sarkozy. Que l’on soit pour ou contre, on ne peut pas lui enlever sa volonté de bousculer les idées reçues. Et c’est toujours bon pour la démocratie, pour la France et pour l’opinion dans son ensemble. On peut ne pas être toujours d’accord avec ce qu’il dit mais une chose est sûre : c’est qu’on en a ras le bol de la langue de bois. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle beaucoup de jeunes ont choisi de rejoindre l’UMP.
Quelles sont à l’UMP : les valeurs et les grands axes du programme qui, selon vous, sont susceptibles d’attirer les jeunes ?
Ce qui risque d’attirer les jeunes, c’est avant tout ce qu’il propose : la rupture globale : la rupture dans le monde du travail, la rupture dans la relation entre le Président de la République, les députés et le peuple lui-même (puisque l’on sait qu’il propose un aménagement de la Constitution), la rupture avec la peur de prendre des décisions et de faire des réformes. Et les jeunes ont envie de cette rupture… Ils en ont « soupé » des mensonges pendant 20 ans, de l’immobilisme et du manque de décision.
Êtes-vous confiant pour la prochaine Présidentielle ?
Nous sommes confiants, mais je pense qu’il faut faire attention à deux choses. Tout d’abord, il ne faut pas sous-estimer la Gauche. D’abord parce que c’est le respect du concurrent…. et aussi parce que c’est une force politique importante. Elle va vouloir se racheter de 2002 où ils ont été éliminés du second tour.
De plus, j’ai peur d’une démobilisation dans notre propre camp. Je pense que ça va être difficile, comme tous les combats électoraux. Il faudra veiller surtout à ce que notre camp soit très mobilisé et ne croie pas d’avance que c’est gagné. Disons que je suis confiant…mais prudent.
Comment va se dérouler cette campagne pour les jeunes de l’UMP ?
Nous avons l’intention d’aller directement au contact de la population, au côté des candidats qui seront investis aux législatives. On sera sur le terrain : marchés, tractages, collages, réunions publiques, et puis sur Internet. Je crois que nous avons un noyau de jeunes que jamais nous avons eu dans un parti politique, y compris à gauche.
Justement avez vous des contacts avec le mouvement des jeunes socialistes ?
Le Parti Socialiste est une force politique très importante dans les départements, mais ce n’est pas une force militante aux yeux des jeunes. Il y a tout un contexte qui fait qu’ils sont moins nombreux que nous. Par ailleurs, personnellement, je me sens plus ouvert qu’eux. Ils ont beaucoup d’idées arrêtées en fait. Nous avons nos valeurs mais ces valeurs nous pouvons en discuter. On n’a pas à dire la Gauche c’est lamentable, c’est dangereux…il faut expliquer, aller au fond des choses.
Propos recueillis par Marie-Cécile ALBIGNAT, Baptiste ROUX-DIT-RICHE et Steven BROCHEN