Détérioration de la place du livre à l’université ? Nouvelles formes de lecture ? Face à une méthodologie qui change, le livre est moins présent dans l’enseignement ; pourtant, il reste chez l’étudiant une pratique culturelle privilégiée. Pas seulement pour les études, car près d’un étudiant sur deux déclare lire au moins une fois par semaine un livre sans rapport avec ses études (d’après une étude réalisée par la LMDE et l’Observatoire EPSE en 2008).
img_b_taille.jpg

Consommateur d’ouvrages spécialisés ou généralistes, le public étudiant est une cible avec du potentiel. Pourtant, à Toulouse, il semblerait que ce ne soient pas les plus grandes librairies qui en profitent. La cause, une configuration propre à la ville rose : fermeture de Virgin, restructuration de la Fnac, présence des grands groupes en périphérie, etc. Dans le Toulouse intramuros, où le paysage du livre est multiple et dispersé, les étudiants se fidélisent chez les libraires indépendants.

Une demande éclectique

Camille, 21 ans, étudiante à l’Institut d’Etudes Politiques fréquente deux librairies de manière régulière, Ombres Blanches et Rive Gauche : « Ombres blanches pour le large choix notamment pour l’offre d’ouvrages en sociologie avec de plus la possibilité de commander. Rive Gauche en raison de la proximité de mon domicile, mais aussi parce que le rapport n’y est pas commercial. C’est une petite librairie riche et de qualité ».

Ombres Blanches, en tête du classement ? Les étudiants la fréquentent en raison de la diversité et de la sélection éditoriale. Mais, face à une offre abondante des libraires généralistes, les étudiants choisissent en fonction d’autres critères, la proximité et le prix entre autres.

Localisation, prix : des exigences spécifiques

Emilie, 21 ans, étudiante en langue et civilisation italienne à l’université du Mirail : « J’achète mes livres à la librairie Etudes du Mirail lorsqu’il s’agit de livres universitaires. Ils sont directement importés d’Italie et je ne peux pas les trouver ailleurs. Pour d’autres types d’ouvrages, j’achète à Ombres Blanches et à Gibert Joseph».

La librairie Etudes est présente sur le campus de l’université du Mirail. Faisant partie de la Fabrique, le complexe culturel de l’université, elle s’adresse à l’ensemble de la communauté universitaire : étudiants, enseignants, chercheurs, etc. Elle est aussi une librairie généraliste, tout public et de quartier. Les étudiants, principaux acheteurs y font des demandes orientées selon leur domaine d’étude, mais apprécient également d’y trouver un environnement élargi.

Le livre est un bien culturel qui coûte cher. Le public étudiant bénéficie de faibles réductions, certaines librairies tentent malgré tout de faire baisser les prix en vendant de l’occasion.

Pauline, 21 ans, étudiante en journalisme : «J’ai l’habitude d’acheter à Gibert Joseph et sur Price Minister parce que je recherche des livres d’occasion, moins chers. En dernier recours seulement, je me redirige vers les librairies de neuf et je vais à Ombres Blanches ». Les librairies traditionnelles auront beau trouver des alternatives, difficile de concurrencer ceux qui cassent les prix sur le Net.