C’est l’association Arc En Ciel qui a la première alerté sur l’organisation de séminaires par un courant évangélique d’inspiration américaine, Torrents de vie. Depuis plusieurs semaines, des tracts invitant les homosexuels à dépenser 330 euros pour être aidés à « guérir » sont distribués dans les rues toulousaines.

La première séance du séminaire prévue à l’Eglise Evangélique du 12 rue Claude-Perrault a été annulée en raison d’un rassemblement de militants. Dans la foule massée devant l’église, plutôt nombreuse, des étudiants sont venus manifester leur soutien à la cause homosexuelle, rappelant des principes de liberté au détriment d’une vision de la religion sur la sexualité incriminante. Parmi eux, Alex, militant du collectif Insurrection du désir, qui réunit des militants trans-bi-pédé-gouines libertaires et féministes, et étudiant en master 2 à Sciences Po. La raison de sa présence ? « On est là pour dénoncer l’homophobie, pour affirmer que l’homosexualité n’est pas une maladie, et enfin pour dénoncer l’intégrisme religieux », affirme-t-il au milieu d’un groupe de jeunes chantant des slogans homophiles.

Marie, étudiante au Mirail et membre du RUSF, et Camille, en master à Sciences Po et militante AGET-FSE, dénoncent la mise en place de tels séminaires : « On trouve scandaleux que des intégristes religieux organisent des séances payantes pour soigner les homosexuels, comme si c’était une maladie, justement en les stigmatisant ». Plus que l’événement en lui-même, Marie dénonce également la présence de catholiques intégristes à Toulouse : « Chaque année, ils ont un certain nombre d’activités qu’on considère comme politiques que ce soit contre l’avortement, l’homosexualité ou autre ».


L’engagement des jeunes contre la haine de l’autre

Ce rassemblement et le nombre d’étudiants s’y trouvant prouvent que l’engagement, que ce soit d’un point de vue politique ou humain, est toujours vivace chez chez les jeunes. « Je pense qu’on est un certain nombre à essayer d’être présents à chaque fois pour montrer que ça ne peut pas être fait impunément, qu’il y a du monde pour contrer ce genre de discours fascisants », dit Marie sur le chemin du rassemblement. Toulouse n’est pas forcément un endroit où il fait bon être homosexuel, rappelle Alex : « Il est arrivé que des gens attendent pour casser du pédé à la sortie de bars ou de boîtes gays, à plein de nanas qui se tenaient par la main de se faire siffler ou insulter, on ne voit pas beaucoup de couples homosexuels s’afficher à Toulouse en public ! ».

La première séance du séminaire de Torrents de vie ayant été annulée, le rassemblement s’est déroulé dans le calme et s’est achevé au bout d’une heure, sans intervention des forces de l’ordre. L’association, quant à elle, a parlé de « malentendu » et n’annulera pas son séminaire.