L’espace culturel Toulouse Art Breaker a créé un programme visant à soutenir la création étudiante. Un dispositif original et ambitieux qui a pour but de promouvoir la culture sur le campus.

LAB3.jpg L’expérience est unique en France. Toulouse Art Breaker (TAB), l’espace culturel d’UT1, a lancé un programme de soutien à la création étudiante, le LAB, en mars dernier. A l’origine du projet, Fany Declerk, qui a eu l’idée de promouvoir des groupes de musique au sein du campus. Une première vidéo du groupe de rock les Rusty Bells a été tournée sur le toit de l’UT1. Le groupe électro Défiance a lui aussi répondu présent. « Le LAB est né d’une intuition » , explique Paule Géry, co-responsable de TAB. Il fallait ensuite « élargir ce dispositif à tous les domaines artistiques ».

Le concept est généreux : offrir à un étudiant une trace de son travail. « Il s’agit de créer un moment performatif sur le campus », explique Paule Géry. Les performances sont ouvertes au public. Avec un seul mot d’ordre : le respect des envies des artistes. « On ne se pose pas en jugement de leur travail », insiste-t-elle. De même, il n’y a pas de « tri » en fonction des styles artistiques : c’est l’Art au sens large qui est promu. Six sessions ont déjà vu le jour, avec des artistes divers : deux groupes de rock, un performeur qui danse avec le mobilier urbain, un groupe de musique électronique, un peintre et récemment, des danseuses. La seule condition est d’être étudiant à UT1. Le dispositif est entièrement gratuit pour les artistes : les frais sont pris en charge par l’université. Ce sont même des professionnels qui réalisent les sessions : le LAB a un partenariat avec le collectif de vidéastes Le Petit cowboy.

Mais le rôle du LAB ne s’arrête pas à la réalisation d’une oeuvre artistique. « On essaie de les accompagner », explique Paule Géry. « Créer quelque chose en commun, ça crée de la complicité », ajoute-t-elle. Ainsi, grâce au coup de pouce du LAB, les Rusty Bells vont jouer lors du festival des Rencontres d’Amérique Latine, Palace jouera pour l’inauguration de l’amphi Cujas.

Alors les campus universitaires, lieux de promotion de la culture ? Paule Géry le défend fermement : « L’université est un lieu d’acquisition du savoir, mais pas seulement : c’est là où on forme l’honnête homme de demain, là où on apprend à réfléchir ». Le soutien à la création va dans ce sens : une confrontation à la différence qui développe l’ouverture d’esprit.

La prochaine performance se déroulera au printemps prochain, pendant le festival rock Electric Artyland (référence à l’album Electric Ladyland de Jimi Hendrix) organisé par TAB. Ce « festival d’agitation rockambolesque et autres excentricités artistiques » répond à cette même approche transversale de l’Art, ici l’art rock. « Il s’agit de montrer que le rock est un véritable courant artistique, que les artistes voyagent d’un medium à l’autre sans se cloisonner » , explique Paule Géry. Au programme : concerts, expositions, lectures musicales, projection de films, et même colloques. De quoi abolir avec énergie les frontières entre genres artistiques.

Pour contacter TAB : bureau AF062, rez de chaussée de la Maison des Etudiants sur le site des Anciennes Facs / [email protected]

Festival Electric Artyland, du 11 avril au 9 juillet 2011