Pep’s ? Oui, ou Florian Peppuy, interprète grenoblois, auteur compositeur de ballades poétiques. Pep’s ? Oui, comme un diminutif associé à sa famille depuis quelques générations, Professeur d’Education physique et sportive, clin d’œil à son grand-père et à son père. Nominé aux dernières Victoires de la Musique dans la catégorie Révélation du public, Pep’s continue sa route et sera présent au Bikini le 2 avril prochain.

Pep's

« Univers-cités » : Peut-on dire qu’ «Utopies dans le décor» (2008) constitue ton premier vrai album ?

Pep’s : J’ai eu un premier maxi 6 titres en 2001. « Au sourire de l’âme », sorti fin 2003, est mon premier album. Puis nous avons refait un maxi en 2006, « En attendant ».

Est-ce donc un aboutissement de tous les enregistrements précédents ?

« Utopies dans le décor » compte 12 titres inédits, la reprise de « Liberta » et des titres du live de « En attendant ». On peut dire que c’est vraiment le premier album qui bénéficie d’une diffusion et d’une promotion nationale. La chanson « Liberta » a connu un grand engouement grâce au Net. Nous avons décidé de la remettre sur l’album. Sa diffusion à la radio nous a aussi permis d’ouvrir les portes des grands médias nationaux. Nous n’en n’avions pas bénéficié jusqu’à présent. Nous étions plutôt indépendants, nos promos se fondaient sur le bouche-à-oreille.

Alors ce bouche-à-oreille, comment ça fonctionne ?

Après le premier album, nous avons commencé à faire plus de festivals, à remplir des plus grosses salles, à jouer progressivement un peu partout en France. Ça a été un développement durable, on va dire. Pour le moment, notre promo passe principalement par la radio, c’est très bien. La radio reste une diffusion assez noble pour la musique. Un moment, nous avons eu besoin de passer un cap. Ce cap a été franchi par la diffusion radio, je pense. Grâce à la radio, notre musique voyage autrement, plus populairement, moins dans un côté underground. Mais il faut être prêt aussi. Il y a quatre ans, nous n’aurions pas pu. Que ce soit structurellement parlant, ou humainement parlant, nous avons appris, et fait attention. Surtout moi. Le reste de la troupe, les musiciens sont plutôt droits, sains. Moi j’aime bien faire la fiesta, il a fallu que je me concentre pour enchaîner de nombreuses dates.

Auteur, compositeur, interprète, une rencontre très jeune avec la musique, comment allies-tu tout ça ?

Oui, c’est vrai, très jeune j’ai touché mes premiers instruments. J’ai commencé à 4 ans par la flûte à bec et le solfège, à 6 ans par le trombone à coulisse .Vers 12 ans, j’ai pris une guitare. Plus tard, j’ai fait des formations d’orthophonie de la voix chantée. C’est une nouvelle technique pratiquée par des orthophonistes spécialisés pour les chanteurs. Ca permet de développer la voix sans abîmer les cordes vocales. En plus, c’est remboursé par la Sécurité sociale pour les chanteurs professionnels. Ce n’est pas vraiment un cours de chant, c’est plutôt un cours de décontraction de la face. Ça nécessite un grand travail de la colonne d’air que j’avais déjà fait en trombone. La voix est un instrument fragile. Il fallait donc que j’apprenne à ne pas forcer. Ca fait partie du jeu quand on se professionalise, et j’en suis encore au début.

Tu viens du Vercors. Grenoble t’a offert tes premières scènes. Existe-il un tremplin artistique atypique dans cette ville ?

Grenoble a une entité par rapport à Sinsémilia. C’est le groupe porte-parole de cette ville. C’est vrai que Grenoble, depuis quelques années, a une scène et des structures qui sont capables d’accompagner les artistes. Une salle qui s’appelait L’Entrepôt a vu passer tout le monde, aussi bien Ben Harper que les débuts de Patrice, ou des petits groupes comme nous. Tout le monde faisait ses armes là-bas. Il y a aussi des structures d’enregistrement qui nous ont permis d’enregistrer le premier album, des petits disquaires indépendants… Plus qu’ailleurs, je ne pense pas. C’est vrai qu’on peut dire qu’à une époque, Grenoble représentait le vivier reggae en France, Sinsé en était le porte-parole. Il y a énormément de groupes qui ont suivi après. Nous, nous n’avons jamais été reggae musique, mais tout se mélange dans nos chansons.

Le Bikini, rue Théodore-Monod, Parc Technologique du Canal –
31520 Ramonville
tel : 05 62 24 09 50
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Propos recueillis par