L’équipe du film « Le gang des Antillais » a posé ses valises à Toulouse, pour un mois de tournage. Univers-cité s’est rendu dans les coulisses : visite-guidée et impressions.

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Un vieux hangar désaffecté le long de la voie ferrée. C’est là que l’équipe de tournage du film « Le gang des Antillais » a choisi de s’installer. Dans chaque recoin s’entasse du matériel, vieilles armoires bancales, chaises tout droit venues des années 1970, planches attendant d’être découpées pour servir de décor. Ce jeudi 8 octobre, il faut traverser ce bric-à-brac, passer un rideau de plastique, monter un petit escalier pour trouver enfin l’équipe du tournage.

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« L’histoire tragique d’un homme qui a mené un combat personnel »

L’histoire se passe dans les années 1970, lorsque Jimmy, un jeune antillais, débarque en France. Mais ses rêves tournent court face à la réalité des années 1970 : discrimination, précarité, et un enfant avec une jeune fille blanche qui, très vite, les abandonne, le conduisent à se révolter. Avec son ami Politik et d’autres, il crée le « Gang des Antillais », enchaine les braquages de bureaux de poste au nez et à la barbe des autorités. Jusqu’au jour où l’un d’entre eux se fait arrêter.

Tiré du récit autobiographique de Loïc Lery, ce film trottait depuis longtemps dans la tête du réalisateur Jean-Claude Barny : « J’avais l’idée de ce film avant même de réaliser « Nèg Marron » [son premier film, Ndlr] », raconte-t-il. « Le livre de Loïc Lery m’a touché, parce que c’est l’histoire tragique d’un homme qui a mené un combat personnel. J’admire la force de la littérature afro-américaine, mais j’ai rarement retrouvé cela chez les auteurs antillais. En lisant « Le gang des Antillais », j’ai été vraiment touché. » Pour en faire un film, il s’est entouré d’acteurs de choix comme Mathieu Kassovitz, Romane Bohringer ou Eriq Ebouaney.

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Un décor sorti des années 1970

Ce jour-là, l’équipe tourne une scène dans le squat du gang, après le braquage qui a mal tourné. Dans la pénombre, des objets chinés composent un décor des années 1970. Fauteuil orange, vieilles cartes scolaires, tables en formica, meubles en contreplaqué… tout ce qui n’est pas sur le plateau repose sagement dans un coin. Près de l’ingénieur son, une maquilleuse attend la fin de la prise, assise sur une valise.

Les acteurs font une « mécanique » : ils répètent chaque geste, chaque réplique, avant que la caméra ne les saisisse, sous le regard attentif de Jean-Claude Barny. « Politik ne serait pas un peu hors champ ? Avance un peu. Là, tu es dans la lumière. » La caméra tourne, la scène se déroule. « Ok, on la double. »
Depuis le 28 septembre, l’équipe tourne tous les jours. Les journées sont longues, car le tournage doit aller vite : le film doit être prêt pour Cannes. En plus des acteurs, 50 personnes travaillent sur le film : machinistes, décorateurs, costumiers, régie, assistants réalisateurs, script…

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Un film à « petit budget » : deux millions d’euros

Et si le tournage a commencé le 28 septembre, voilà des mois que les décorateurs s’affairent pour le film. Ils sont une quinzaine, Toulousains pour la plupart, installant les décors, fabriquant des objets quand ils ne peuvent pas les trouver, prenant des photos, repérant les lieux de tournage… « C’est un film historique, alors les décors sont importants », explique Claire, l’une des assistantes décoratrices. « A Toulouse, on a trouvé des lieux qui n’avaient pas trop bougés depuis les années 1970. »

L’une des raisons, sans doute, pour lesquelles le tournage s’est installé à Toulouse. A côté des subventions octroyées par la région Midi-Pyrénées, qui ont permis de financer en partie ce film à « petit budget » de deux millions d’euros.

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