Moins d’une dizaine d’universités françaises proposent une solution de garde pour leur personnel et leurs étudiants. A la prochaine rentrée universitaire, les « usagers » de l’Université Paul Sabatier vont faire partie des chanceux puisqu’une crèche de 60 places va ouvrir ses portes.

creche-paulsab-2.jpg L’initiative revient à Jean-François Sautereau, président de l’Université Paul Sabatier, qui avait annoncé dans son programme en 2002 son désir de défendre un projet de crèche. Dès 2003-2004, des enquêtes sont menées pour connaître les besoins d’accueil des étudiants mais aussi des personnels. Depuis 1999, le campus compte 90 naissances par an et en 2003, 120 étudiants avaient un enfant de moins de 3 ans à charge. Il faut ajouter à cela le rajeunissement du personnel (1 700 départs en retraite ces dernières années sur les 5 000 emplois) et le déficit de structures d’accueil dans l’agglomération toulousaine. D’où l’urgence du projet et un soutien sans faille des collectivités locales. Au total, l’Université Paul Sabatier, la mairie de Toulouse, le Conseil Général de Haute-Garonne et la Caisse d’Allocations Familiales financent un projet de plus de 1,7 millions d’euros.

Un grand jardin et des salles indépendantes

plan-creche.jpg Les travaux ont commencé cet été et sauf retard dû aux intempéries, une crèche de 60 places devrait ouvrir en septembre 2008. Près de 2 000 m² (dont un jardin de 1 300 m²) seront consacrés à l’accueil des enfants de 3 mois à 3 ans. Le choix de Christophe Balas comme architecte du projet n’est pas anodin. Ce père de trois enfants, adepte des crèches parentales, est spécialisé dans les lieux d’accueil pour les petits. Il a travaillé sur les crèches de la ville de Carbonne ou du canton de Rieurmes et sur la Maison de la petite enfance de Foix. « C’est un petit morceau de société qui se construit, défend-il. L’objectif est d’offrir quelque chose qui soit très accueillant pour les enfants. » L’architecte a décomposé la crèche en trois unités de vie pouvant accueillir chacune une vingtaine d’enfants et pouvant être considérées comme autant de crèches « indépendantes ». Chaque unité est construite de manière similaire avec une grande salle d’activité modulable, une salle de repas et une pièce calme. Toutes ont en commun une salle de jeux d’eau, une salle de psychomotricité et une salle de « jeux salissants ».

Une crèche HQE ouverte sur le quartier

Avec les étudiants et les enseignants du laboratoire Physique de l’habitat, l’atelier d’architecture a réfléchi le bâtiment dans une logique HQE (Haute Qualité Environnementale) pour répondre aux souhaits de l’Université. L’objectif de cette démarche est de prendre en compte l’environnement et le développement durable. Le projet prévoit, par exemple, de « végétaliser » le toit pour augmenter l’isolation thermique du bâtiment.

L’autre originalité du projet est d’être ouvert sur l’extérieur et plus particulièrement sur le quartier. Les enfants des habitants seront également les bienvenus. Pour assurer l’accueil des pitchounes, une petite vingtaine de personnes seront recrutées. Les étudiants et les personnels de l’Université Paul Sabatier pourront travailler sereinement.

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À Toulouse, selon le Conseil Général de Haute-Garonne, plus de 3 000 enfants seraient en attente d’une solution de garde. Pour Jean-Luc Moudenc, le mairie de Toulouse, le constat est encore pire : «Sur 18 000 petits toulousains de 0 à 3 ans, 7 630 bénéficient d’un mode d’accueil.» Depuis quelques semaines, la mairie a lancé une campagne de recrutement de 50 assistantes maternelles. En 2007, 198 places supplémentaires en crèches ont été créées et en 2008, 183 nouvelles places seront créées dans huit structures différentes.
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