Parler de l’enseignement supérieur revient, souvent, à aborder les questions d’insertion professionnelle des diplomés, de taux de réussite des étudiants, de classement des universités françaises. .. Et rarement à faire l’état des lieux de l’organisation administrative des facultés.
Pourtant, elle participe au quotidien des étudiants.
Accueil et scolarité, inscriptions et emplois du temps, salles de TD et amphis, bibliothèques et ordinateurs, etc, sont autant de paramètres qui peuvent leur rendre la vie étudiante plus agréable ou… griser leur humeur.
Ainsi, de la bonne organisation administrative de l’université dépendrait la motivation de chacun à aller en cours. C’est du moins ce qui ressort des avis d’étudiants interrogés lors de ce reportage.
Jamais contents les étudiants?
« Quand tu arrives à 8 heures et que tu es obligée de t’asseoir par terre pour suivre le cours, ça joue sur ta concentration » déplore Eve, étudiante en licence de psychologie au Mirail. « Les groupes de TD sont surchargés…, il y a des cours qui se chevauchent, des salles qui n’existent pas, d’autres qui ont le même numéro. Les locaux sont insalubres, pas étanches…, dans les préfabriqués les vitres sont cassées… ». La liste s’allonge à mesure qu’elle parle. Cette ex-étudiante en droit déplore le manque de moyens informatiques, la faible informatisation de l’administration du Mirail, l’absence répétée et injustifiée du personnel de la scolarité de l’UFR de psychologie. Et regrette l’organisation « carrée » d’UT1. « Au Mirail les inscriptions peuvent prendre une journée alors qu’à l’Arsenal ça prend 15 minutes ».
Pour Julien, en licence de psychologie, « dans les faits c’est mal organisé mais on est trop nombreux, c’est pas de leurs fautes. Il y a trop de monde pour pas assez de moyens ». David, quant à lui, dédramatise la situation et le prend plus « cool ». Pour cet étudiant en sociologie au Mirail et membre de l’AGET, c’est juste une habitude à prendre. « Quand tu sais comment ça tourne…, même si c’est le bordel, ça a une logique ».
Le Mirail n’est pas la seule fac objet de critiques et de plaintes.
Tout n’est pas rose dans les autres universités toulousaines.
A l’Arsenal, Clara, étudiante en deuxième année de droit, se plaint du manque d’information et de communication sur les partiels qui approchent à grand pas. « Je m’en étais rendu compte l’an dernier, cette année c’est encore pire ». L’emploi du temps est fixe, impossible de rassembler les cours pour éviter les trous de 5 heures dans la même journée. Ce qui ne motive pas Thomas, en première année de droit, à aller en cours.
Du côté de Rangueil, Anaïs suit des cours de première année de médecine par vidéo-conférence. Ce système ne lui déplaît pas même si « c’est frustrant de pas avoir de professeur dans l’amphi ». Contente d’avoir accés à internet 1 heure par jour à la bibliothèque, elle regrette toutefois le manque de communication avec les professeurs.
Dans l’immense faculté Paul Sabatier, difficile de ne pas se perdre. Même pour Condé, un habitué des lieux en master 2 recherche Probabilités et statistiques, ce n’est pas toujours simple de se repérer. « Il faudrait des affiches et des panneaux pour situer les salles et la BU est trop « petite » par rapport au nombre d’étudiants ». D’autres, plus compréhensifs, ne partagent pas tout à fait le même avis. « Aux vues de la tâche, reconnaît un étudiant en Informatique, je trouve qu’ils s’en sortent assez bien ».
Des horaires pas toujours adaptés
Les horaires d’ouverture des scolarités sont le meilleur exemple de l’inadaptation des horaires administratifs aux emplois du temps des étudiants. Ouverts quand les futurs diplômés sont en cours, fermés pendant les pauses. C’est parfois le casse-tête pour demander un renseignement. Au Mirail, on peut voir placarder sur les portes: « Bureau fermé l’après-midi ». Aux Sciences sociales, les trois quart des bureaux de la scolarité n’indiquent pas les horaires d’ouverture.
Du côté des bibliothèques universitaires, c’est mieux. Surtout aux Sciences Sociales et à Paul Sabatier où les portes ouvrent juqu’à 20 heures, le samedi et pendant les vacances scolaires. Les portes de la bibliothèque centrale de la fac de Lettres ferme ses portes à 18 heures, le samedi et dispose de peu d’ordinateurs.
Certains expliquent les inégalités entre universités par le manque de moyens financiers et/ou par le nombre croissant d’étudiants à s’inscrire dans certaines filières. D’autres pointent du doigt les mauvaises politiques de gestion des budgets. Reste que le progressif désengagement financier de l’Etat dans l’enseignement supérieur laisse perplexe quant à l’amélioration de l’organisation des universités toulousaines.