Les manifestants dans la rue d’Alsace-Lorraine. Crédits: Lucas Arlet

Face à l’augmentation des crimes et délits à caractère raciste ces derniers mois, quelques milliers de personnes se sont réunies ce samedi 22 mars dans les rues toulousaines. À l’occasion de la 58ème Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, les manifestants ont voulu montrer leur soutien et faire entendre leurs voix.

11h, samedi 22 mars, station de métro Capitole, à Toulouse : près de 5000 personnes sont rassemblées et s’élancent pour une déambulation dans une ambiance joyeuse et musicale. Plusieurs élus de gauche ont fait le déplacement, comme l’insoumis François Piquemal ou encore des membres des partis écologistes, en tête du cortège. Différents syndicats sont aussi de la partie, comme la CGT, Révolution Permanente ou le syndicat étudiant le Poing Levé. Ils sont plus de 220 à avoir appelé à manifester dans toute la France contre le racisme et le fascisme en cette journée internationale de lutte. 

Le cortège avance au rythme des tambours et des chants, tels que ceux en soutien au peuple palestinien : « Gaza, Gaza, Toulouse est avec toi », scandent ainsi certains manifestants. Enfants, parents et retraités de toutes origines sont mobilisés pour faire entendre leur colère face à l’augmentation des actes racistes.  

Un constat inquiétant 

En 2024, les services de police et de gendarmerie nationale ont enregistré plus de 16 000 infractions à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux sur l’ensemble du territoire français, dont 9 350 crimes et délits, soit 11% de plus qu’en 2023. La majorité sont des provocations, des injures publiques, des menaces de mort et du chantage. Ces chiffres sont en constante augmentation depuis les dix dernières années, et ne tiennent compte que des plaintes déposées. 

Des données qui inquiètent et préoccupent Anouk, étudiante toulousaine de 22 ans présente à la manifestation : « Le racisme change de forme, évolue, il y a une islamophobie qui augmente et également une montée de l’antisémitisme. Le racisme est beaucoup plus visible, c’est inquiétant et loin d’être normal.»  

Un constat également partagé par Andréa, 28 ans, elle-même victime : « Je vois que c’est encore compliqué pour moi de trouver un travail. Cette forme de racisme, je la vois et je la ressens au quotidien », témoigne-t-elle.

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L’importance de faire bloc

Face à cette augmentation, le besoin de se réunir et de se mobiliser est fortement palpable. De nombreuses personnes sont venues en famille et entre amis. « C’est une journée de mobilisation nationale, c’est important de montrer qu’il y a une solidarité et que ce qu’il se passe n’est absolument pas normal », explique Anouk. 

Cette mobilisation n’est pas exclusive à la jeunesse. Beaucoup de personnes âgées sont présentes dans le cortège: « Il est essentiel de se mobiliser, de montrer qu’on est là. J’ai toujours manifesté pour ces causes, depuis des années, et je trouve qu’il faudrait qu’il y ait encore plus de monde mobilisé, qu’on soit plus nombreux », partage Françoise, retraitée. 

Une mobilisation et une ambiance qui réconfortent : « Je suis là parce que j’ai besoin de me sentir entourée, avec des gens qui ont les mêmes valeurs que moi, ça fait du bien », confie Andrea.

Malgré la diversité des revendications – anti-impérialisme, soutien à Gaza, justice sociale – la convergence des luttes était bien au cœur de la mobilisation. La marche s’est clôturée à la station de métro de Compans Caffarelli en début d’après-midi, sans aucun débordement.