Selon France 3 Occitanie, plus de 5000 personnes étaient rassemblées cet après-midi pour la manifestation du 8 mars à Toulouse. Cette année, le collectif féministe Nous Toutes a appelé à une mobilisation politique pour défendre les droits des femmes et dénoncer la progression de l’extrême droite.
« C’est les fachos qu’il faut virer, pas les sans-papiers !« , scandent les manifestantes sur la place du Capitole. Des milliers de Toulousaines se rassemblent au cœur du centre-ville pour revendiquer leurs droits à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Cette année, le collectif Nous Toutes a baptisé le cortège commun “Riposte féministe contre l’extrême droite”. L’objectif : dénoncer les violences de genre, d’État, policières et coloniales.
Au milieu de la foule et des pancartes, Émilie, syndicaliste CGT, se fraye un chemin, tout en brandissant fièrement son drapeau violet à l’effigie du syndicat. Le vent, particulièrement violent aujourd’hui, fait tanguer son étendard. Selon Émilie, la lutte contre le sexisme reste d’actualité : « Il y a encore beaucoup d’inégalités de genre, notamment sur le plan salarial. Par exemple, à poste et qualifications égales, une femme gagne en moyenne 4 % de moins qu’un homme.”
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Le cortège est parti de la place du Capitole jusqu’à la médiathèque José Cabanis, en passant par la place Wilson et les allées Jean Jaurès. L’ambiance est festive : musique, danses et chants rythment le cortège, mais une énergie de détermination imprègne également l’air. Un vent de révolte souffle sur la ville rose.
Lutte contre le sexisme et racisme, mêmes combats ?
Au loin, on entend résonner le chant “Siamo tutti antifascisti”, emblème de la solidarité internationale antifasciste. L’occasion pour Émilie de rappeler l’importance de “réunifier les luttes”. Selon elle, la convergence entre le combat féministe et la lutte antifasciste est essentielle : “L’extrême droite partage souvent les mêmes idées que certains courants masculinistes, avec cette volonté de domination, qu’elle soit raciale ou de genre.”
Dans cette marée humaine violette, couleur emblématique de la lutte féministe, les pancartes surplombent la foule. On peut apercevoir : “Je veux être libre, pas courageuse”, “Nous sommes la voix de celles qui n’en ont plus” ou encore “Les fachos et les machos, on vous emmerde”. Justine, aide-soignante, souligne le caractère préoccupant de la situation politique sur la scène internationale pour les minorités : “Aux États-Unis et en Italie, il y a un net recul des droits des femmes.” Un peu plus loin dans le cortège, Laury, 24 ans, est remarquable avec son grand drapeau rouge du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). Elle est étudiante à la faculté d’histoire. Pour elle, l’intérêt principal d’allier lutte contre l’extrême droite et lutte féministe est d’avoir des résultats plus rapides et plus importants.
Les manifestantes ne sont pas seulement là pour exprimer leur colère, mais aussi pour porter un message d’espoir. Émilie exprime son souhait pour l’avenir : “J’aimerais qu’un jour les jeunes générations ne connaissent pas le 8 mars et que cette date soit écrite dans les livres d’histoire en tant que mouvement féministe historique qui a porté ses fruits.”