Interdire les cigarettes électroniques à usage unique, aussi appelées Puffs. C’est l’objectif du projet de loi voté à l’unanimité par les députés le 4 février. Un moyen de lutter contre un problème de santé publique et environnemental.
« C’est une très bonne nouvelle ! », se réjouit Cassandre Bigaignon, chargée de plaidoyer international pour l’Alliance contre le tabac. Ce 4 février, une proposition de loi visant à interdire « la fabrication, la vente, la distribution ou l’offre à titre gratuit » des « Puffs » a été votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale.
Derrière le nom de « Puffs », des cigarettes électroniques jetables. Grâce à leurs emballages colorés et leurs arômes sucrés, ces produits de vapotage attirent un public plutôt jeune. 18% des 13-16 ans ont déjà utilisé ces dispositifs, indique une étude publiée par l’Alliance contre le tabac, en novembre 2024. Une tendance mise en avant sur les réseaux sociaux, alors même que la vente de Puffs est interdite aux mineurs.
« Une aberration du point de vue de la santé publique et de l’empreinte environnementale »
La proposition de loi considère que ces cigarettes « peuvent avoir un effet délétère sur la politique de lutte contre le tabagisme ». Plus de la moitié des jeunes consommateurs ont été initiés à la nicotine par les Puffs.
Il s’agit d’« une aberration tant du point de vue de la santé publique que de celui de l’empreinte environnementale », ajoute le texte. Ces cigarettes à usage unique ont une durée de vie limitée à 500 vapotages. « Le produit devient ensuite un déchet dans l’environnement avec tous les produits toxiques qu’il contient », précise Cassandre Bigaignon. Les Puffs ne sont pas recyclables, elles sont fabriquées avec du plastique et sont dotées d’une batterie en lithium.
Une proposition de loi qui « ne va pas assez loin »
La volonté d’interdire les cigarettes électroniques jetables n’est pas nouvelle. En Nouvelle-Calédonie, un arrêté rend impossible l’importation de ces dispositifs depuis 2023 en raison d’un « danger immédiat et à très long terme pour l’environnement ».
Pour Cassandre Bigaignon, « cette proposition de loi est un premier pas mais elle ne va pas assez loin ». Les difficultés se concentrent notamment au niveau européen. « Quand on veut interdire un tel produit sur le territoire national, la commission européenne doit donner son autorisation.». Ce qu’elle a fait, mais en restreignant le champ d’application de la loi. Les Puffs au réservoir remplissable contournent ainsi l’interdiction.
La proposition de loi doit désormais être examinée au Sénat. Du côté de l’Alliance du tabac, la lutte contre la nicotine est loin d’être finie. Elle demande l’interdiction de tous les produits qui en sont issus, tels que les sachets et les billes de nicotine.
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