Des travaux pharaoniques
_ Avec un budget de 40 millions de dollars américains, les dépenses grandioses associées aux Jeux Olympiques de Pékin en août 2008 et aux infrastructures connexes sont sans précédent dans l’histoire de l’olympisme. Les travaux engagés sur plus de 30 sites ont métamorphosé Pékin en un gigantesque chantier pour faire naître un parc olympique de 580 hectares. La ville est un chantier permanent, des immeubles de 30 étages naissent dans toute la ville. Le centre national aquatique engouffre à lui seul 125 millions de dollars. Les sites olympiques sont prévus pour accueillir jusqu’à 400 000 personnes. Par ailleurs, l’expansion aéroportuaire en cours doit permettre de doubler la capacité d’accueil des 35 millions de voyageurs actuels.
pekin.jpg
Un chantier à ciel ouvert
_ Avec les Jeux, Pékin veut faire la démonstration de sa puissance, de sa modernité, de son efficacité. Les 62 nouvelles routes, les 4 nouveaux ponts, le gigantisme de l’extension aéroportuaire ainsi que les 8 lignes de métro supplémentaires sont la vitrine d’une économie de la démesure. Les délais semblent respectés, tout comme les objectifs et les coûts. Les enjeux économiques titanesques impliquent les sponsors traditionnels de l’olympisme moderne comme les grands partenaires
financiers locaux.images.jpg

Immobilier : la flambée des prix
_ Dans une économie où la logique politique prime sur toute autre considération, la question de l’amortissement de telles infrastructures
garantit une céphalée post-olympique. La fragmentation de la gestion des sites, confiée aux entreprises étatiques, représente le principal écueil. Une concurrence féroce est à craindre pour la tenue d’événements rentables. Le village olympique a déjà trouvé preneur mais la spéculation entraîne une flambée des tarifs immobiliers. Pékin mise tout de même sur sa croissance démographique afin de remplir les stades après les JO.

L’écologie, de timides efforts
_ Le brouillard épais occulte le soleil au dessus de la ville. À la pollution atmosphérique générée par les travaux de chantiers s’ajoute les méfaits d’un parc automobile toujours plus grand. Les microparticules en suspension les plus fines sont nocives pour la santé et se combinent à la production massive de dioxyde de carbone. Avec 2 millions de véhicules, le parc automobile pékinois est le plus important du pays.
Les promesses de conversion d’une partie des taxis et bus de la ville aux carburants propres restent timides. Pékin, jusque là inconsciente
des enjeux environnementaux, vit 200 jours par an avec une qualité de l’air conforme aux normes nationales. La France a apporté son aide technique pour la mesure des polluants dans les végétaux, mais celle
des polluants complexes liés aux industries chimiques fait défaut. Malgré les efforts, la qualité de l’air ne pénalisera-t-elle pas les athlètes ?

—-
Droits de l’Homme : la face cachée des JO
_ 1 000 condamnations à mort annuelles, l’asservissement de l’Etat Tibétain, une police et cyberpolice omniprésentes. L’accident du travail y est un tabou. Les expropriations forcées massives des pékinois côtoient l’exode de populations rurales. Ce sont des journalistes et un futur public surveillés, cloisonnés au rang de figurants, et des abus déjà connus comme le dopage et le dressage des enfants-athlètes.
——

Chinois de Toulouse : un discours pudique…
_ Xiao Yuan, étudiant UT1
_ « J’étais à Pékin lorsque ma ville a été désignée pour les JO de 2008. On klaxonnait beaucoup dans les rues. C’était la fête, comme en 1998 pour la France. En ce qui concerne les reproches faits à la Chine, les
Français ne sont pas dans le contexte chinois, ils ne peuvent pas comprendre. On parle dans les journaux européens d’expropriation, moi je n’en ai jamais entendu parler.
»

Zhen Ping, restaurateur toulousain
_ « Ces JO vont montrer au monde entier que nous sommes capables de faire de belles choses, que nous faisons des efforts pour y arriver. Je suis fier d’être Chinois et les Européens n’ont pas le droit de critiquer ou de juger la Chine. À chaque pays son problème et sa solution. »