Entre galères de départ et excitation de voyager, rencontre avec la famille auto-surnommée Le Bibou Show, des toulousains en quête de nouvel air et de découvertes autour du monde.

Le Bibou Show, c’est Emma (alias Boubou), Mathieu (Bibi) et leur fils de deux ans, Tom. Leur projet : partir visiter 3 continents et 28 pays en un an et demi. Malgré un départ initialement prévu le 5 janvier, nous avons pu retrouver ces voyageurs toujours bloqués dans leur résidence principale, en périphérie de Toulouse.  

D’où vient ce projet un peu fou ? 

Emma : J’ai toujours voyagé. Je travaillais en France, mettais de l’argent de côté, partais en voyage quelque temps puis je revenais et je recommençais. Dans un coin de ma tête j’ai toujours eu envie de partir en van sur une période plus longue, pour vraiment vivre cette aventure. Il y a quelques années je suis revenue m’installer en France et j’ai arrêté de voyager comme je le faisais avant. J’ai rencontré Mathieu et suis tombée enceinte de Tom. Mais cette idée de voyage ne m’a jamais quittée. 

Mathieu : Ce voyage ce n’était pas mon projet ni mon envie à la base mais ça tenait vraiment à cœur à Emma. Et lorsqu’on a eu Tom, on s’est toujours dit qu’être ensemble et avoir un enfant ne devrait pas nous empêcher de réaliser nos rêves respectifs. Donc un jour, je lui ai dit qu’on allait le faire, avec Tom, que d’avoir un enfant ne nous arrêterait pas. Là où d’autres y verraient un frein, pour nous avoir un enfant c’était une motivation supplémentaire pour accomplir nos envies. Et depuis deux ans, on a commencé à y penser un peu plus sérieusement, à économiser, à se projeter.

Emma : De base, on devait partir en Asie jusqu’en Chine sauf qu’en ce moment avec les guerres et les frontières bloquées, c’est un peu impossible. Du coup, on s’est dit qu’on irait en Amérique du Nord, aux États-Unis et au Mexique, mais on trouvait ça très cher et on aurait eu moins de diversité culturelle dans notre voyage. Finalement, on a mixé les deux pour en créer un troisième. On va faire d’abord un tour d’Europe et du Maroc comme c’était prévu dans notre premier projet puis on envoie le camping-car pour faire un tour d’Amérique du Sud.

Les toulousains Emma Mathieu et Tom partent faire 18 mois de tour du monde en camping-car

Comment s’organise votre départ ?

Emma : En retard, il y a plein d’imprévus, plein de choses à gérer. Finalement, on s’est fixé de partir au plus tard mi-février. On a le principal : le camping-car qu’on a acheté cet été et on a tout fait installer pour être autonome, notamment en électricité. Et maintenant, en soi, on n’a plus qu’à mettre nos bagages dedans et partir. Ce qui nous retient pour l’instant ce sont plutôt des galères organisationnelles en France. On avait prévu de mettre nos biens immobiliers en colocation le temps de notre voyage et à l’heure actuelle, il nous reste six colocataires à trouver. En cette période de l’année, ce n’est pas l’idéal pour mettre un bien à louer et trouver preneur. Mais tant que ça n’est pas fait, on ne peut pas partir. 

Mathieu : Mais on ne s’inquiète pas, le début de notre voyage est en Europe donc même si on prend du retard, on enlèvera juste un pays du planning et ça ira. Et puis on n’a pas encore réservé l’envoi par bateau du camping-car en Amérique du Sud, ni nos billets d’avion pour septembre, donc ça peut encore bouger. Et puis même économiquement on est prêt, ça fait longtemps qu’on a anticipé ce voyage sur le long cours et qu’on met de l’argent de côté. On peut partir sereinement en lâchant notre travail sans être inquiet de ne pas pouvoir assurer financièrement. 

Emma : Maintenant il nous tarde juste de tout déconnecter et de pouvoir être libre. Cette sensation de pouvoir faire ce qu’on veut, aller où l’on veut quand on veut, de découvrir de nouveaux pays, de nouvelles cultures, de nouvelles pratiques. On est tous les deux assez excités par ce départ.

Vous partez en voyage avec Tom, 2 ans. Vivre en camping-car pendant un an et demi avec un enfant en bas âge, ça ne vous inquiète pas ? 

Mathieu : Pas du tout, Tom a été notre déclic pour se lancer dans l’aventure. On s’est dit qu’en termes d’éducation, on se devait de le faire. On veut lui montrer l’exemple, qu’il puisse voir que dans la vie il faut se donner pour réaliser ses rêves, et que c’est possible de le faire. Je n’ai pas vraiment de craintes.

Emma : On a voyagé sur des courtes durées plusieurs fois depuis qu’on a acheté le camping-car et il n’aime pas trop rester tout seul sur les sièges arrières, donc je m’assois avec lui. Et puis je pense qu’il va s’habituer, c’est comme tout, un enfant a besoin de temps et de repères pour se faire à l’idée de cette nouvelle vie. Mais récemment, il a commencé à réclamer souvent “ping-car, ping-car !”. On lui explique beaucoup ce qu’il va se passer et je pense qu’il commence à comprendre et qu’il a hâte de partir. Il semble assez excité à l’idée de pouvoir passer toutes ses journées avec son papa et sa maman à lui tout seul. 

Mathieu : Et puis on ne part pas avec un van aménagé, c’est un camping-car, donc on a des vrais lits, des toilettes, une douche, un peu plus de place… C’est plus adapté au voyage avec un enfant. Il fait des super nuits dans le camping-car, on se demanderait même s’il ne dort pas mieux que lorsqu’on est à la maison, donc je ne pense pas que ça pose un problème. La seule inquiétude qu’on a, si tant est que c’en soit une, c’est qu’il manque de liens sociaux avec des enfants de son âge. Aujourd’hui, il va à la crèche tous les jours, il voit des enfants, on a peur que ça lui manque donc on s’est dit qu’on prendra le temps d’aller dans des parcs de jeux faire des activités adaptées. L’idée, c’est qu’il garde une certaine socialisation adaptée à son âge même si on est sur la route. Il faut qu’on fasse un peu attention à ce qu’il ne soit pas exclusivement entouré d’adultes tout le temps. En tout cas, il a hâte de partir, et nous aussi !

Crédit photo : Compte instagram @lebiboushow