Ce mercredi 2 février, le tribunal correctionnel de Toulouse a condamné un homme pour outrage à agent et usurpation d’identité. 

Le 9 novembre 2021, une descente de police s’opère en banlieue toulousaine pour suspicion de trafic de drogue. Rapidement, l’interpellation s’envenime. Les forces de l’ordre au nombre de quatre tirent des mortiers d’artifice. L’accusé, présent dans le groupe, mais « n’ayant rien fait » selon ses mots, a couru pour rentrer chez lui. D’après l’agent de police, au moment de l’intervention, il aurait été averti par radio, qu’une personne prenait la fuite par l’arrière du bâtiment. Après l’avoir rattrapé, les forces de l’ordre n’auraient cessé de répéter « elle est où la poche ? » à l’accusé, qui nie en bloc cette version des faits. « Sale fils de pute, j’espère que ta femme se fait baiser par des Arabes, c’est qu’une mal baisée, va baiser ta mère » : les faits reprochés à l’accusé. 

« Oui, j’ai insulté, mais c’est parce que j’ai été frappé par un agent. » 

Si chacune des parties est représentée par un avocat, seul l’accusé est présent à la barre. D’après l’avocate de l’agent de police, les insultes étaient si vives qu’il a été dans l’obligation de saisir les menottes et le col de la veste. L’accusé ayant refusé d’entrer dans le véhicule, il a une nouvelle fois été obligé d’user de la force pour le faire monter. « Il l’a saisi par le cou avec la main sur les genoux », détaille l’avocate.

Une arrestation contestée par l’accusé 

Au moment de l’arrestation, l’accusé se présente sous un faux nom, celui de son grand-frère. « Je ne voulais pas aller en prison, car je suis connu de la justice », assure-t-il. Sans emploi, sans formation et à charge de ses parents, sa situation personnelle pèse sur son dossier.

L’agent de police assure s’être éloigné de l’accusé en raison de la virulence de ses insultes. Son souhait : que le jeune ai une prise de conscience. Mais pour l’accusé, la version est bien différente. S’il reconnaît avoir été insultant, il assure être victime de violences policières. « J’ai voulu déposer plainte quand on m’a entendu après l’arrestation, mais personne n’en a tenu compte. Et après, j’ai eu peur que ça aggrave ma situation », cite son avocate à la barre. D’autres critères sont à prendre en compte, une photo de l’œil de l’accusé prise par le médecin comme preuve aux violences qu’il aurait subies. Ainsi qu’un fichier des caméras inexploitables, rendant la confirmation des deux versions difficiles. 

Pour toutes ces raisons, 70 heures de travaux d’intérêts généraux sont requises par la procureure. L’avocate de la défense demande quant à elle « une condamnation de plus juste proportion ». L’accusé l’affirme : « Je ne veux pas faire de l’intérêt général. Moi aussi j’ai été outragé. » 

La juge le reconnaît finalement  coupable des faits et entièrement responsable, le condamnant à quatre mois d’emprisonnement avec sursis et 300 euros d’amende.