Emmaüs vient de lancer sa plateforme de financement participatif Trëmma. L’objectif est de financer des projets solidaires et sociaux. Une collecte de fond est organisée à Toulouse. Elle servira à pallier à la fracture numérique chez les Compagnons qui composent la communauté Emmaüs. 

 

Donner pour financer des projets qui visent à lutter contre la fracture numérique, voici l’objectif de Trëmma. La plateforme est inédite en son genre : si le financement participatif se fait habituellement de manière pécuniaire, ici, cela prend la forme d’une consommation responsable. Chacun est libre de créer une annonce de don en ligne, sur le modèle de sites comme Vinted ou Geev. L’objet est vendu sur label-emmaus.co, le « marketplace » d’Emmaüs. L’argent de la vente est ensuite reversé au projet choisi par le donateur. Une manière de tendre la main tout en faisant un geste pour la planète ! Lancée le 25 janvier dernier, les dons pour les quatre projets proposés sur la plateforme ont explosé. Parmi eux, le projet de financement d’atelier numérique pour la communauté de Toulouse. Zoom sur ce dernier.

« La fracture numérique touche beaucoup de français, dont les personnes les plus démunies. »

 

 

Pas tous égaux face au numérique

L’une des plus grandes communautés du mouvement fondé par l’Abbé Pierre se trouve à Toulouse. Elle se répartit sur trois sites : Escalquens, Labarthe-sur-Lèze et Saint-Jory. Depuis le mois de janvier 2020, des ateliers numériques y sont proposés toutes les semaines. Il y en a actuellement 37. 

Ce projet est né d’un constat inévitable : « Toutes les démarches administratives se feront en ligne, d’ici 2022. Il a donc été mis en place par un besoin de la compagnie des Compagnons » explique Cassy, animatrice pédagogique numérique chez Emmaüs Toulouse.

En contrat d’alternance, Cassy a mis en place les ateliers sur les trois sites : « la fracture numérique touche beaucoup de français, dont les personnes les plus démunies. » Certains n’ont pas d’outils numériques chez eux, d’autres n’en ont jamais utilisé….  Aussi accompagnatrice numérique, elle donne des formations par petits groupes de 2 ou 4. Trois types d’ateliers sont proposés : certains apprennent à manipuler un outil numérique, quand d’autres s’initient au traitement de texte ou à l’envoi de mail. « C’est un travail de longue haleine », témoigne Cassy, « un peu comme si on leur apprenait une nouvelle langue. » Pour les plus expérimentés, une permanence connectée est accessible. Des ordinateurs sont mis à la disposition de Compagnons à certains moments.

 

Inscrire Trëmma dans le temps

Aujourd’hui , il y a la volonté de faire perdurer ces ateliers. L’objectif d’Emmaüs serait d’embaucher un contrat jeune pour les animer. Selon Cassy, ils apportent plus d’autonomies aux Compagnons : ils sont capable de faire leurs démarches seuls. Cela permettrait également de désengorger le service social.

Le fonctionnement de la plateforme, expliqué en ligne

Derrière la volonté de rendre ce projet durable, il y a aussi celle d’inscrire dans le temps ce modèle de financement participatif. A long terme, la vocation de Trëmma est de financer quatre projets tous les six mois. « Cela offre une nouvelle façon d’être solidaire simplement et rapidement », mentionne Cassy. La plateforme a connu un grand succès auprès du public.
La cible visée change de d’habitude : « elle est plus jeune, plus digitale. Je pense qu’on a à faire à de nombreuses personnes qui n’ont pas l’habitude de faire de dons chez Emmaüs. C’est aussi une opportunité pour nous faire connaître », se réjouit Cassy.