Le Conseil municipal de Toulouse a décidé le 8 février 2019, en session extraordinaire, de la mise en place d’un plan de 1,3 million d’euros en soutien aux commerçants et artisans affectés par les manifestations des Gilets jaunes. Une enveloppe qui vise à relancer l’économie du centre-ville mais qui se trompe de destinataire selon l’opposition.
Pour compenser les pertes de recettes qu’ont accusées les commerces du centre-ville de Toulouse lors des manifestations des Gilets jaunes, les élus du Conseil municipal ont voté après trois heures de débat animé un plan d’actions en soutien au commerçants et artisans de Toulouse. 1,3 million d’euros seront dédiés aux enseignes du centre-ville pour les aider à se remettre sur les rails.
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Une partie de l’enveloppe servira à dédommager les commerces qui ont payé une redevance d’occupation du domaine public et qui ont été affectés par les manifestations. Les brocantes, terrasses, manèges, vendeurs de marrons chauds ou encore le marché de Noël installé place du Capitole se verront rembourser la somme dépensée. Le plan financera par ailleurs l’organisation d’une braderie du 11 au 13 avril 2019 et d’une soirée nocturne pendant les soldes d’été. Des mesures visant à relancer l’économie, et à donner un coup de pouce aux commerces.
Un plan jugé trop timide
Pour l’élue municipale Monique Durrieu, du groupe des élus communistes républicains et citoyens, le plan adopté vendredi ne représente qu’un « minimum vital ». En se concentrant uniquement sur les commerçants et artisans, la conseillère municipale déplore le fait qu’une grande partie de la population, elle aussi en difficulté, soit ignorée par la mesure.
« La question du pouvoir d’achat, voire même du pouvoir de vie, puisque vivre ce n’est pas uniquement acheter, se pose à beaucoup de personnes en dehors des commerçants. »
Pour l’élue, de nombreuses autres dispositions auraient pu être mises en place pour compléter le plan de soutien. Elle évoque notamment la gratuité des cantines scolaires, des transports en commun pour les moins de 26 ans, ou l’exonération d’impôts pour les ménages les plus modestes.
3,3 millions d’euros de dégâts
En plus du million d’euros en soutien aux commerçants et artisans, la collectivité déboursera 3,3 millions d’euros pour amortir les coûts des dégâts causés sur les infrastructures appartenant à la commune, la métropole et Tisséo. Il s’agira de couvrir les coûts de réparation, mais également les dépenses de fonctionnement supplémentaires engendrées par les manifestations et les pertes de recettes. Une somme qui préoccupe Jean-Luc Moudenc.
« La facture s’alourdit et je suis très inquiet. Je demande aux manifestants de changer leur mode opératoire », affirme le maire de Toulouse, dénonçant les violences des casseurs.
Cette question a d’ailleurs fait l’objet de vifs débats au cours de la session du Conseil municipal. Jean-Luc Moudenc accuse l’opposition de ne pas dénoncer les violences assez fermement, supposément pour ménager son électorat d’extrême-gauche. Une « démarche électoraliste » regrettable selon lui.
C’est pourtant le conseiller d’opposition du Parti socialiste, Joël Carreiras, qui a proposé d’engager la responsabilité de l’État en justice concernant les débordements au cours des manifestations des Gilets jaunes. Amendement délibéré et adopté au cours du Conseil municipal. « C’est la première fois en cinq ans que l’opposition fait une proposition pertinente », concède d’ailleurs le maire.
L’élu se félicite également de la décision des Gilets jaunes d’aller manifester en périphérie pour l’acte XIV, le samedi 16 février plutôt que dans le centre-ville, ce qui limitera les casses selon lui.
Des salles municipales mises à disposition pour le Grand débat national
En plus du plan de soutien aux commerçants et artisans, les élus du Conseil municipal ont également accepté à l’unanimité la mise à disposition gratuite de salles municipales pour la tenue de rencontres dans le cadre du Grand débat national. Elles s’ajoutent aux locaux déjà disponibles, comme les mairies annexes. Dimanche 7 février, 300 Gilets jaunes avaient investi la salle Jean-Mermoz, sur l’Île du Ramier, pour la tenue d’une assemblée citoyenne.
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