Ce jeudi 28 septembre, à 19h00, les Toulousains gagnent une nouvelle chaîne. Sur le canal 31 de la TNT, ils découvriront Vià Occitanie, une chaîne régionale d’information en continu, la nouvelle version de TV Sud.

Plus de deux ans après la mise en liquidation judiciaire de la chaîne locale Télé Toulouse (TLT), la fréquence muette va retrouver des couleurs. Le canal 31 de la TNT a en effet été confié par le CSA au groupe Médias du Sud en octobre 2016. Associé à BFM TV sur ce projet, ainsi qu’à l’homme d’affaires Bruno Ledoux, TV Sud investit le canal 31 de la TNT ce jeudi 28 septembre à 19h00 et devient, dans le même temps, Vià Occitanie. Sous-titrée « la chaîne avec un accent », elle prend la forme d’une chaîne régionale d’information en continu à travers la mise en commun de la grille et des contenus des trois antennes locales historiques : Nîmes, Montpellier et Perpignan, auxquelles s’ajoute une toute nouvelle antenne toulousaine. Un modèle inédit et le premier édifice d’un projet national à court terme.

Une grille commune

Ce jeudi 28 septembre, à partir de 19h00, les téléspectateurs toulousains découvriront à l’écran une grille et une cadence digne des chaînes d’information en continu classique, version régionale. Vià Occitanie c’est un journal à l’heure et à la demi-heure, un flash au quart d’heure et trois quarts d’heure ainsi que des chroniques variables autour des quatre thèmes qui forment la ligne éditoriale de la chaîne : initiatives locales, économie, sport et culture.

Et la politique ? « La politique est partout ! En Occitanie, cela joue un rôle important dans le sport. S’agissant de la culture, le politique est parfois chef de file ! », explique Jean Brun, directeur de l’information et des médias de Vià Occitanie.

« Nous finirons sûrement par avoir un rendez-vous politique mais il faut bien le réfléchir. Donner la parole aux politiques juste pour leur donner la parole ça ne sert ni le téléspectateur, ni le média, ni la politique. Il y a eu une véritable remise en cause du traitement médiatique du politique lors de la campagne présidentielle, il faut en tenir compte. Nous devons y réfléchir, nous prendrons le temps car nous ne sommes pas pressés ».

>> VOIR le premier teaser de la chaîne Vià Occitanie :

Comme indiqué lors de la présentation du projet au CSA en octobre dernier, Vià Occitanie devrait également soutenir la production de quarante documentaires sur le territoire chaque année. Enfin, comme l’impose le cahier des charge du CSA, la chaîne diffusera une heure d’édition locale chaque soir entre 18h30 et 19h30. À Toulouse, une nouvelle équipe composée de six journalistes reporters d’images  a été constituée autour du rédacteur en chef Ludovic Brimbeuf. Des figures familières, comme Sébastien Dupuis, ancien journaliste à Canal+, et Judith Soula, spécialiste de rugby à Sud Radio, rempliront respectivement le rôle de directeur des sports du groupe et rédactrice en chef des sports.

Sur le terrain, l’outil roi sera le smartphone. Déjà adopté par la chaîne lors des élections municipales de 2014, ce mode de production offre une souplesse et une réactivité optimale, parfaitement adapté à une chaîne d’information en continu qui prévoit de travailler davantage sur le terrain que sur les plateaux. « Chaque journaliste aura un moyen de production directement dans sa poche. Nous n’abandonnons pas complètement la caméra, nous utiliserons le smartphone dans les situations adéquates. Je compte par contre sur mes équipes pour proposer une écriture différente des sujets à travers cet outil », annonce Jean Brun. Vià Occitanie ne veut pas faire du BFM, ni du France 3, dont certaines rédactions étaient hier en grève suite à l’annonce de la suppression des certaines éditions locales.

Bientôt, un réseau national

Pour le groupe Médias du Sud, le passage du réseau de chaînes locales TV Sud, à la chaîne régionale Vià Occitanie n’est pourtant qu’une première étape. L’arrivée de l’homme d’affaires Bruno Ledoux dans le capital du groupe a boosté les ambitions présentées et explique en partie le retard du lancement, initialement prévu en juin dernier, à l’aube des législatives. L’ex-repreneur de Libération s’est en effet intéressé au projet avec l’idée d’un réseau national de chaînes locales. « Bruno nous apporte la capacité de penser national. On a voulu finaliser le travail avant de le lancer pour de bon », affirme Jean Brun.

Ambitieux, le projet national «Via» s’envisage à court terme : «18 mois maximum». 

« On ne reconstruit pas France 3, au contraire. Notre produit ne sera pas issu de Paris. Chaque chaîne aura le loisir de conserver son identité et ses programmes ou d’adhérer à notre modèle. »

« Les chaînes tireront véritablement leur essence  des territoires locaux. », souligne le directeur de l’information et des médias de la chaîne. Le principe : une chaîne de flux, un habillage commun de haute qualité, un site internet commun, une météo présentée « d’une qualité équivalente à celle de Météo France » et … des espaces publicitaires communs.

À la clé ? Ce précieux écran publicitaire national qui permettra d’attirer des annonceurs nationaux dotés de plus gros portefeuilles et de résoudre enfin l’équation de l’équilibre financier qui a fait défaut à la plupart des chaînes locales jusqu’à présent. S’il reste pour le moins peu clair, le projet semble donner une piste de viabilité. Aux côtés de l’influent Bruno Ledoux, Christophe Musset, président de Médias du Sud devrait réussir à rallier plusieurs chaînes locales à sa cause. Entre 2013 et 2017, alors qu’il présidait le Syndicat des Télés Locales de France, il avait évoqué à plusieurs reprises une esquisse du projet «Via».