Un projet original a été lancé il y a maintenant dix ans : la construction du téléphérique urbain au sud de la métropole toulousaine est sur le point d’être entamée ! Devant un consensus des habitants et élus des quartiers de Rangueil, Saouzelong, Pech David et Pouvourville, quant au manque d’infrastructures de transport, la solution du téléphérique a été privilégiée pour des raisons tant pratiques que financières ou écologiques.

Le projet Téléphérique Urbain Sud (TUS) consiste à connecter la station de métro Université Paul Sabatier, le CHU de Rangueil et la zone Oncôpole (où se trouve l’institut universitaire du cancer) à savoir trois zones d’équipements publics. L’objectif majeur : mettre en place un nouveau lien de transport, un accès facile entre les deux rives de la Garonne (la partie Sud-Ouest de Toulouse et le réseau structurant du métro). Le TUS s’étalera sur une distance de trois kilomètres et sera constitué de cinq stations auxquelles pourront accéder tous types de publics à partir du moment où le téléphérique est connecté au métro. Selon le chef de projet Vincent Conan, il sera principalement utilisé par les patients et salariés de l’Oncôpole et du CHU, visiteurs et étudiants de l’université.

Le choix du système téléphérique a rapidement fait l’objet d’un consensus. D’une part, au regard des autres systèmes de transport (tunnels, ponts..), les coûts du système téléphérique, équivalents à des aménagements en faveur des bus, sont relativement peu élevés voire raisonnables. D’autre part, la solution du transport par câble a fait l’unanimité quant à son aspect écologique ; toute la motorisation est électrique et très peu consommatrice d’énergie.

Un projet qui a reçu une large adhésion des habitants du quartier

Le projet TUS a fait et fait encore l’objet de concertations publiques régulières ; les observations du public ont été prises en compte aboutissant à la rédaction d’un bilan fin 2015. Depuis, le projet a fait l’objet de concertations publiques continues. Présenté lors de commissions de quartiers, il est aujourd’hui validé dans ses principales composantes. La construction du système débutera au second semestre 2019.

De rares voies dissidentes se font entendre. A titre d’exemple, le comité éducatif du lycée Bellevue avait fait part de ses inquiétudes quant à l’implantation d’un pylône situé sur le périmètre du lycée : survol, impact paysager, passages supplémentaires devant le lycée (impliquant des questions de sécurité).

« Nous recherchons la concertation pour faire fructifier le meilleur projet possible », affirme le chef du projet Vincent Conan.

Ainsi, dix alternatives d’implantation ont ainsi été réexaminées et comparées au regard des principaux critères suivants : efficacité transport (desserte, intermodalité et accessibilité) ; impacts du projet (en lien avec les questionnements soulevés par la Communauté éducative du Lycée Bellevue) ; incidences financières ; incidences en matière de planning de l’opération.

L’analyse comparative menée a permis de dégager un consensus pour une implantation de la station à l’Est de la route de Narbonne, côté Campus Universitaire, au contact direct de la gare bus Tisséo et de la station de métro. En effet, ce positionnement, en plus d’offrir de très bonnes conditions d’intermodalité et d’accessibilité, sans dégrader les conditions d’accès au CHU, recueille l’adhésion des différentes parties prenantes consultées : la Région Occitanie ; le CHU de Rangueil ; le Rectorat et l’Université Paul Sabatier ; l’Architecte des bâtiments de France ; les membres du Conseil d’édministration du Lycée Bellevue.

Compte tenu de ces études et de cette concertation poursuivie, Tisséo envisage de présenter cette solution à l’enquête publique, celle-ci étant de nature à conforter l’intérêt du projet tout en renforçant son acceptabilité.

Par ailleurs, si certains s’inquiètent d’une nuisance sonore, les responsables du projet certifient que celle-ci sera moindre grâce à un système 3S pour trois câbles (deux câbles porteurs fixés et tendus entre les stations et un câble qui tire les cabines). Cette technologie 3S permettra « de meilleures stabilité et tenue au vent et des portées beaucoup plus importantes », confie le chef de projet. Sur trois kilomètres, le téléphérique ne reposera que sur cinq pylônes donc limitera le phénomène de claquement et l’impact d’intégration et environnemental.

« Un système plus performant que les systèmes standards installés dans les stations de ski », rappelle Vincent Conan.

Fréquence de passage régulière et projet d’extension

Avec une mise en service prévue fin 2020, le TUS fonctionnera sur la même amplitude horaire que le métro c’est-à-dire de 5 heures du matin à 00h30 et atteindra une capacité d’accueil de 2000 voyageurs par heure et par direction.

Le chef de projet rappelle qu’ « en terme de fréquence de passage, la régularité du système téléphérique est implacable grâce à un espacement des cabines qui n’évolue pas puisqu’elles sont fixées au même câble ». En effet, en heure de pointe toutes les 1’30 minutes une cabine s’arrêtera en station ; la fréquence est aussi intéressante que les deux lignes du métro toulousain. Et sur trois kilomètres de distance, le trajet sera effectué en moins de 10 minutes ! Un avantage supplémentaire : le téléphérique fera parti du réseau Tisséo, ainsi la même tarification sera appliquée.

Les élus envisagent d’étendre ce projet téléphérique à chaque extrémité. Côté Oncôpole, l’idée est de pouvoir prolonger le projet vers Basso Cambo (bassin d’emplois important) jusqu’à la ligne de métro A. Côté Université Paul Sabatier, il faut réserver la possibilité d’une extension du téléphérique vers le quartier de Montaudran (nouveau quartier en plein essor) où passera la future ligne de métro C. A terme, la liaison TUS relirait les lignes A, B et la troisième ligne de métro, permettant ainsi de désengorger le périphérique.