Lancement d’une fusée labellisée « Ville de Toulouse », présidence de la Communauté des villes Ariane, 30ème Congrès mondial des astronautes. En 2017, Toulouse met le paquet sur le spatial. Une opération de charme en direction des jeunes générations.

Il y a dix jours, une fusée Ariane 5 s’envolait du pas de tir du centre spatial de Kourou, en Guyane. Estampillée d’un autocollant « Toulouse en grand ! », elle emportait symboliquement un peu de la Ville rose dans l’espace. Ce lancement réussi signe un 77ème succès d’affilée pour le lanceur européen.

Ce 14 février, à bord de l’Ariane 5, deux satellites de télécommunication made in Toulouse. Le premier, SKY Brasil-1 a été construit et assemblé par Airbus Defense & Space. L’engin assurera la diffusion de programmes TV en Amérique latine pendant sa durée de vie, estimée à dix-neuf ans.

Le second, baptisé Telkom3S et commandé par l’entreprise indonésienne Telkom Indonesia, assurera un service de TV en haute définition, de télécommunications mobiles et internet en Asie du Sud-Est. Il a été fabriqué par l’entreprise toulousaine Thales Alenia Space. Au delà des deux passagers du lanceur, le carburant de la poussée au démarrage d’Ariane est également un produit toulousain, fabriqué dans l’usine Airbus Safran Launchers, située près du site de l’ancienne usine AZF.

Un autocollant « Toulouse en grand ! » a été installé sur la fusée Ariane 5. Photo CNES

Présent à Kourou ce 14 février, le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc, se réjouissait :

« Deux satellites de fabrication toulousaine mis en orbite par une fusée Ariane à nos couleurs : quel symbole pour Toulouse ! Et ce, l’année au cours de laquelle nous assurons la présidence de la Communauté des villes Ariane. Une reconnaissance internationale éclatante du statut de Toulouse comme capitale de l’espace ! »

En 2017, Toulouse récupère effectivement la présidence tournante de la Communauté des villes Ariane. Le principe de cette association née en 1998 est de renforcer la coopération entre les villes et industries européennes, d’informer les élus locaux et les citoyens sur les activités spatiales en Europe et de contribuer à la formation des futurs professionnels du secteur spatial.

Une présidence tout sauf anodine. En 2017, la Cité de l’espace fête ses 20 ans et du 18 au 20 octobre (initialement prévu en septembre 2017 puis décalé), la Ville rose recevra le 30ème Congrès mondial des astronautes. C’est la première fois que le rassemblement aura lieu dans l’hexagone. À cela vient s’ajouter la vingtaine de rendez-vous organisés dans le cadre de la présidence de la Communauté des villes Ariane tout au long de l’année.

Si le spatial emploie déjà près de 12 000 salariés à Toulouse, la ville compte bien utiliser cette convergence des évènements comme tremplin pour faire rayonner l’espace et l’aérospatial auprès du grand public et surtout auprès des jeunes générations.

« Il s’agit d’attirer les jeunes, et notamment les filles, encore largement minoritaires dans les carrières scientifiques », explique l’astronaute Claudie Haigneré, par ailleurs marraine de la Cité de l’espace.

Et avec un Thomas Pesquet dans l’espace, devenu une véritable star médiatique, Toulouse a de quoi faire rêver cette jeune génération. Le pensionnaire de la station spatiale internationale (ISS) a effectivement fait ses gammes à l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace, à Toulouse. Depuis son décollage à bord du Soyouz MS-03 le 17 novembre dernier, l’astronaute a multiplié les contacts par vidéo-conférence avec des écoliers et étudiants français. De retour sur Terre à la fin du printemps, il devrait être présent lors du 30ème Congrès mondial des astronautes au mois d’octobre.