Ce samedi 11 fevrier dans l’après midi, des manifestants ont défilé dans les rues de Toulouse en soutien à Théo, jeune homme gravement blessé suite à son arrestation par la Police à Aulnay-sous-Bois.
« Flics, violeurs, assassins ! » « Tout le monde déteste les violeurs ! » « Police partout, justice nulle part ! ». La colère était palpable dans le cortège de la manifestation qui est partie à 15 heures du Capitole. Les forces de police étaient elle aussi de sortie pour encadrer la manifestation.
Aulnay-sous-Bois : une enquête pour violences policières
Des rassemblements étaient prévus dans plusieurs villes de France pour protester contre les violences dont Théo, un jeune homme de 22 ans habitant d’Aulnay-sous-Bois, a été victime. Interpellé par la police le 2 février suite à un contrôle d’identité qui se serait mal passé, il arrive au commissariat avec de nombreuses contusions. Il a également une plaie de 10 centimètres dans la zone rectale qui saigne abondamment et lui vaudra 60 jours d’ITT. Théo raconte que l’un des policiers lui a enfoncé sa matraque dans l’anus, et une enquête est ouverte par le parquet de Bobigny. L’Inspection générale de la police (IGPN), si elle reconnaît un « accident grave et réel » affirme qu’il ne s’agissait pas d’un « viol délibéré ». Le pantalon du jeune homme aurait glissé dans l’affrontement et il aurait pris un coup de matraque malencontreux.
« Théo, Adama, on n’oublie pas »
Pour les manifestants, le rejet de l’accusation de viol par l’institution censée encadrer d’éventuelles dérives policières est scandaleuse. « On est face à une réelle injustice face à un acte qui devrait être réprimé. Les élites cherchent à étouffer l’affaire par des tours de passe-passe. » Alisha est très claire : pour elle, il s’agit d’une volonté de protéger les quatre policiers qui ont été mis en examen.
« Ces flics devraient être en prison mais ils sont protégés. C’est inadmissible dans le pays des droits de l’homme. »
L’autre nom qui est sur toutes les lèvres, c’est celui d’Adama Traoré, mort d’asphyxie le 19 juillet durant son interpellation dans des circonstances encore floues. « On est là pour dénoncer les crimes policiers comme la mort d’Adama Traoré. Et en soutien pour Théo qui a subi des violences horribles. » annonce Aymeric, un autre manifestant. « On est là pour dénoncer ces crimes policiers qui vont encore une fois être protégés. »
450 personnes ont manifesté à Toulouse selon les organisateurs, 350 selon la police. Un cortège plutôt bien fourni a donc traversé la ville au son de slogans qui parlent d’eux-mêmes : « Pas de justice, pas de paix ! » « Justice pour Théo ! ». Sur tout le parcours, des graffitis visant directement les policiers ont fleuri durant l’après-midi. Les manifestants ne cachent pas leur colère et leur sentiment d’injustice face à l’affaire Théo, et ce même si un important dispositif policier encadrait la manifestation. Malgré une ambiance grave, aucun incident majeur n’a eu lieu pendant la manifestation selon la Préfecture.
L’enquête sur l’interpellation de Théo est toujours en cours à Bobigny. Elle devrait progresser grâce à une vidéo de l’arrestation que la juge n’a pas encore visionnée à cause de problèmes techniques.