Une centaine de personnes ont manifesté mercredi, à l’appel des syndicats hospitaliers et des personnels de soin, contre les réformes visant leur profession et notamment le plan Avenir prévu par le CHU de Toulouse.

« La santé n’est pas une marchandise, l’hôpital n’est pas une entreprise ! » Au détour du Pont Neuf, les personnels de santé ont répondu présent à l’appel des syndicats pour exprimer leur mécontentement : fermeture de lits et de services, réorganisations, suppressions de postes… Les récentes réformes de santé, comme celle initiée par la ministre Marisol Touraine en 2016, ont considérablement affecté les hôpitaux toulousains, et notamment le CHU. La manifestation a commencé devant l’agence BNP Paribas du quartier Saint-Cyprien, où les syndicats ont dénoncé l’évasion fiscale des banques. Les hôpitaux publics font face à des restrictions financières qui les contraint à emprunter, et les taux d’intérêts à 4 ou 5 % absorbent une grande partie de leur budget. Jusqu’à François Verdier, soignants et syndicats ont exprimé leur ras-le-bol, encadrés par les forces de police.

«Nous recevons tous les jours des agents au bord du burn-out.»

Une des revendications majeure portée par les personnels de soins concerne les conditions de travail et la précarisation de l’hôpital public. Lionel, en imagerie au CHU de Toulouse, constate au quotidien cette « libéralisation du service public » : « Des remplaçants sont supprimés, des lits sont fermés, on multiplie les contrats de courte durée et les contrats aidés… On nous demande de changer de service ou de poste du jour au lendemain sans pouvoir prendre nos repos. » Pour lui et ses collègues soignants, les logiques du privé sont de plus en plus appliquées à la santé publique.

« On nous demande de multiplier les examens qui rapportent. Ce qui compte, c’est la rentabilité. Quand on en parle à nos directions, on nous répond que ce n’est pas leur faute, que c’est le ministère. »

Après le suicide de quatre personnels de santé à Toulouse l’an passé, les représentants CGT du CHU constatent un « épuisement physique et moral » d’équipes en sous-effectif, où les services ne fonctionneraient que sur la « bonne volonté des agents et leur conscience professionnelle » : « Nous recevons tous les jours des agents au bord du burn-out .» Une économie de 23 millions d’euros est prévue d’ici 2018 grâce au Plan Avenir : ce dernier viserait à une « meilleure répartition des ressources » et une « maîtrise de la masse salariale », selon la direction du CHU. Cependant, les syndicats estiment que cette réorganisation devrait causer 200 suppressions de postes.

La mobilisation devrait se poursuivre le 7 mars prochain à l’occasion d’une manifestation nationale, afin d’interpeller les responsables politiques sur la précarisation des hôpitaux publics à l’approche des élections présidentielles.