Un bar à tapas occitan en plein cœur de la Ville rose : voici le projet de Florent Salinié et de l’association Fasèm de Bruch. Une initiative qui a fait le pari du financement participatif pour mettre à l’honneur la cuisine du terroir dans la convivialité.
« Tu vois cette table ? Tu la poses dans la rue, tu y sers à boire dessus et ça fait un estanquet. En Occitan, ça veut dire un bar que tu peux poser n’importe où. » Ces mots, ce sont ceux de Florent Salinié, Agénois féru de cuisine et de culture occitane. Deux passions qu’il a décidé de réunir en créant La Topina, le futur bar à tapas occitan associatif de Toulouse. Un projet qu’il porte avec l’association Fasèm de Bruch, et qui devrait se concrétiser le 15 avril prochain lors de l’ouverture du restaurant.
Plus que 15 jours pour récolter 7000€
Le chef cuisinier a pu compter sur le soutien de la mairie, qui a participé aux travaux d’aménagement du bar. Mais le plus gros des ressources doit venir des internautes et futurs clients du lieu : depuis le 4 février, La Topina s’est en effet lancée dans une campagne de crowfunding sur Ulule, une plateforme de financement participatif.
Aujourd’hui, il reste une quinzaine de jours à Florent Salinié pour parvenir à l’objectif initial, fixé à 7000€. « On en est à plus de 55% de l’objectif actuellement, c’est assez positif. Notre but, c’était justement d’impliquer les gens dans le projet. Le crowfunding, c’est un peu une manière alternative de le faire, et ça rejoint l’idée du vivre ensemble que l’on veut promouvoir à La Topina » s’enthousiasme-t-il.
Convivialité (ou conviviencia, en Occitan), c’est sans doute le mot qui résume le mieux cette initiative. Imaginée comme un lieu de rencontre, liant les habitués de la maison de l’Occitanie et les futurs clients, La Topina proposera un service de restauration bilingue.
« Parmi les projets que nous avons, il y a l’idée de faire des apéros lors de concerts, de diffuser des matchs de rugby ou de foot. On pensait aussi organiser des ateliers de découverte de la langue avec, par exemple, un vocabulaire de survie en milieu occitan » raconte Florent Salinié avec un sourire.
Quant au lieu d’installation, il était déjà tout trouvé : La Topina élira domicile à l’Ostal d’Occitania, dans l’hôtel particulier de la rue Malcousinat où plusieurs associations occitanes sont déjà rassemblées.
La culture occitane, Florent Salinié est pour ainsi dire tombé dedans quand il était petit. « Je suis né dans le restaurant de ma grand-mère en Lot-et-Garonne, un restaurant populaire » raconte-t-il. Véritable polyglotte, il parle occitan, catalan, espagnol et français :
« J’ai appris à parler Occitan dans les bars ! J’ai également travaillé à Radio Occitanie, avant de partir à Barcelone où j’ai travaillé pendant deux ans dans un restaurant. »
« La cuisine de chez nous ! »
C’est donc sans surprise que le chef cuisinier dévoile avec enthousiasme des futurs mets de son bar à tapas occitan.
« Il y aura des tartines, du cassoulet, des assiettes de charcuterie… La cuisine de chez nous ! » annonce-t-il.
Les gourmets pourront même découvrir les origines locales des produits lors d’ateliers cuisine. Bière occitane produite dans le Tarn, charcuterie dénichée sur le marché Victor Hugo de Toulouse… Pour régaler les papilles de ses futurs clients, Florent Salinié a décidé de privilégier un « circuit court » en s’approvisionnant chez des fournisseurs locaux. Le restaurant devrait même proposer des produits bio, à commencer par le café qui sera servi au comptoir de La Topina.
Un parti pris qui s’inscrit dans cette démarche de convivialité autour d’un repas animé par des discussions en Occitan. D’ailleurs, Florent Salinié nous explique que le nom du bar n’a pas été choisi au hasard : « La Topina, ça vient du mot toupine. C’est un chaudron où l’on cuisine, une sorte de grosse marmite qui peut servir à faire des conserves ou cuire des viandes confites. »
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