En copiant les ramblas de Barcelone, Toulouse veut offrir un nouveau dynamisme aux allées Jean-Jaurès. Mais que signifie réellement ce mot espagnol ? La réponse en 5 points.
Depuis l’annonce de Jean-Luc Moudenc, lors de ses vœux à la presse le 14 janvier dernier, de la future construction de ramblas au niveau des allées Jean Jaurès, ce mot espagnol est au cœur de l’actualité de la ville rose. Pourtant, peu de toulousains semblent avoir une idée précise de ce qui se cache derrière ce concept. « Les ramblas, j’en ai entendu parler, mais je ne sais pas du tout en quoi ça consiste », avoue par exemple Baptiste qui travaille sur les allées Jean-Jaurès. Tentative de réponse à 5 questions essentielles pour comprendre ce que sera ce petit bout de Catalogne en plein Toulouse.
Quel est le principe des ramblas ?
Selon l’Unesco qui reprend la définition du dictionnaire espagnol, le mot « rambla » désigne une « large rue arborisée, généralement avec un perron central ». La principale caractéristique de ce type d’avenue est donc de donner une grande place aux piétons, qui profitent d’un large trottoir central isolé de la route par des arbres pour marcher dans une atmosphère agréable où se croisent habitants et touristes. Ce grand espace sans voiture permet aux restaurants et cafés de s’étendre sur de larges terrasses.
D’où vient le mot ?
« Rambla », utilisé en espagnol comme en catalan, semble venir du mot arabe « ramlah », qui a pour signification « étendue de sable ». Un lien avec un élément naturel, souvent un cours d’eau, est d’ailleurs souvent à l’origine du tracé des ramblas espagnoles, qui sont des promenades publiques situées soit le long de la mer, soit sur l’ancien lit d’une rivière ou d’un ruisseau comme à Barcelone. Les allées Jean-Jaurès ne semblent donc pas correspondre à la signification originelle du mot mais il a petit à petit été intégré au vocabulaire français au sens plus large de « grande avenue avec un trottoir central».
Quel est l’intérêt de la transformation des allées Jean-Jaurès en ramblas ?
Le principal objectif est de favoriser l’activité touristique et commerciale dans cette rue moins animée que le reste du centre-ville et peu prisée par les touristes. Cette décision a également été prise pour préparer l’arrivée du TGV à la gare Matabiau en 2024, dans la lignée des travaux qui ont débuté il y a quelques jours pour moderniser la rue Bayard. En faisant le choix des ramblas, Jean-Luc Moudenc favorise les promeneurs qui devraient être les grands bénéficiaires de cette nouveauté. Les cafés et restaurants pourraient aussi profiter de l’espace central pour étaler de grandes terrasses à l’image de ce qui se fait à Barcelone.
Où circulent les voitures ?
La circulation automobile existe sur des ramblas mais est reléguée sur les deux côtés de la grande promenade piétonne, à l’image de ce qui existe déjà à Toulouse sur les allées François Verdier entre la station de métro du même nom et le Grand-Rond. Le projet des allées Jean-Jaurès prévoit de ne garder qu’une seule voie automobile de chaque côté du trottoir central, contre six en tout aujourd’hui. Un maintien de la circulation qui fait déjà parler puisque le groupe local d’Europe-Ecologie-les-Verts explique dans un communiqué se demander si les allées Jean Jaurès « mériteront la comparaison avec les ramblas barcelonaises ». La mairie assure toutefois que l’étude de la circulation permet d’envisager cet aménagement sans encombrer le centre-ville et ces deux voies. Un nouveau parking souterrain devrait d’ailleurs être construit afin de compenser la disparition de nombreuses places de stationnement en surface à ce niveau .
Peut-on marcher sur des ramblas ailleurs qu’à Barcelone ?
Si les ramblas de Barcelone, longues de 1,2 km, sont de loin les plus connues, d’autres villes espagnoles sont dotées de ce type d’avenues. On en trouve par exemple à Tarragone et Gérone en Catalogne ainsi qu’à Palma de Majorque dans les Baléares, mais également dans de nombreuses petites villes côtières du Nord-Est du pays. On retrouve aussi ce genre de promenades en Amérique du Sud, comme à Montevideo, capitale de l’Uruguay, qui tente d’actuellement de faire classer sa rambla au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.
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