Cette semaine s’achève le mois de l’ESS (Economie Sociale et Solidaire) en Midi-Pyrénées, des rencontres et conférences coordonnées par la CRESS (Chambre Régionale de l’Économie Sociale et Solidaire). En quoi consiste exactement cette économie et que représente-t-elle dans notre région et notre département ? « Univers-Cités » fait le point.
Dans ses dépliants, la CRESS décrit l’ESS comme « un modèle économique dont l’objectif n’est pas le profit mais le progrès social ». Cette définition est exacte, bien sûr, mais quelque peu incomplète. En effet, les établissements de l’économie sociale et solidaire rassemblent autant les associations (à but caritatif, d’action sociale, environnementales, culturelles…) et les fondations que les mutuelles et les coopératives. Les coopératives sont des entreprises au statut et au fonctionnement particulier (coopératives d’agriculteurs ou SCOP par exemple) mais qui cherchent tout de même à dégager du profit. Les établissements ont comme points communs le fonctionnement démocratique « un membre, une voix », leur visée sociale et la propriété collective.
A l’occasion du mois de l’ESS, La CRESS a édité un panorama de ces entreprises dans notre région et de leur poids dans l’économie locale.
Les départements de Midi-Pyrénées dans le top 20
Chiffres fournis par l’Observatoire régional de l’Economie Sociale et Solidaire.
Toulouse, la pépinière des associations
79%. C’est la part des associations dans l’emploi de l’ESS en métropole, avec 24 739 salariés sur les 31 147 que compte la métropole toulousaine.
Par ailleurs, l’annuaire de Toulous’Asso en dénombre 783 dont 145 qui s’occupent de solidarité. Des données à prendre avec du recul car le nombre d’associations est en constante évolution et le site doit forcément en oublier certaines. Une chose est sûre, ceux qui veulent s’impliquer dans la vie associative et aider leur prochain n’ont que l’embarras du choix.
« La reconnaissance de notre savoir-faire et de notre sérieux »
Pour plus de précisions sur l’ESS, « Univers-Cités » a interrogé Coralie Mirabail, chargée de communication de la CRESS qui a organisé le mois de l’ESS, sur la loi de l’ESS et les objectifs pour 2015.
« Univers-Cités » : Diriez-vous que l’ESS a véritablement de l’importance aujourd’hui dans l’économie ?
Coralie Mirabail : Oui, bien sûr; En terme d’emploi, on va dire qu’on est autour de 10% en France et en Midi-Pyrénées, on est quand même à 11% de l’emploi. Donc c’est quand même assez représentatif.
Qu’est-ce que la loi votée cet été va changer au niveau des entreprises ?
La loi du 31 juillet, la loi de l’ESS, va apporter dans un premier temps une reconnaissance : avoir une loi, avoir une secrétaire d’état [Carole Delga], ça apporte de la visibilité aussi. On espère grâce à ça donner envie aux gens de créer des entreprises sociales et solidaires par exemple, ou de créer des emplois, ou de trouver un nouveau statut d’entreprise. Bon, c’est encore assez récent, mais d’ici la fin de l’année, les décrets d’application vont sortir. Pour l’instant, on ne ressent que l’effet médiatique. On y verra plus clair en 2015.
Le gouvernement parle de la part importante de l’ESS dans la recherche et l’innovation. Est-ce quelque chose que vous avez constaté au niveau local ?
Oui, tout à fait. Mais nous, on parle essentiellement d’innovation sociale, même si on a des entreprises, des structures dans l’innovation et la technologie. on a des structures qui cherchent à donner des réponses à des problèmes sociaux qui ne sont pas traités par l’État ou mis un peu de côté. L’exemple que j’ai, c’est le partenariat avec la MAIF et l’agglomération du Muretain pour une conférence le 3 décembre sur la thématique du bien-vieillir, qu’on appelle la silver economy. L’innovation donc, c’est des questions sociales qu’on anticipe en fait.
Vous êtes en train de faire le bilan du mois de l’ESS. Qu’est-ce que vous espérez comme réactions et pour la suite ?
Par rapport au mois de l’ESS et de façon générale, c’est toujours la reconnaissance de notre savoir-faire et de notre sérieux. De ce changement d’échelle, en fait, que nous permet la loi. Parce qu’on y travaille depuis des années et des années, nous, ce qu’on souhaite, c’est la mise en valeur de nos actions, de nos structures. et avec ce changement d’image, on espère que les investisseurs prendront en compte notre travail, nos produits, nos services autant que pour l’économie classique. Parce que c’est de l’économie de toute façon, mais plus respectueuse de l’humain. On voudrait donc bénéficier des mêmes dispositifs que les entreprises classiques à terme.
Pour plus de renseignements, allez voir les sites de la CRESS et de l’ADEPES, l’Agence au service de l’économie solidaire en Midi-Pyrénées.