Les Airs Solidaires, c’est aussi une vingtaine de jeunes bénévoles, presque tous étudiants, qui travaillent d’arrache-pied de septembre à avril pour créer un événement qui marque les esprits. « Univers-Cités » est allé les voir de l’autre côté du rideau.

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Mercredi 5 mars, assemblée générale dans un appartement près de Jeanne d’Arc. Dans le salon, une quinzaine de personnes forment un cercle autour des tables basses. On s’installe comme on peut. L’assemblée générale (« l’AG ») n’a pas encore commencé. Ça discute beaucoup, ça rit beaucoup aussi. Travailler ensemble pendant des mois est le genre d’expérience qui soude une équipe. Il est 20h30 et quasiment tout le monde est là. On ne signale que quelques retardataires. C’est normal : tous sont étudiants et font ce qu’ils peuvent pour arranger leur emploi du temps.
Vers 21h, le président de cette 7ème édition des Airs Solidaires, Rémi Collaveri, prend la parole et annonce l’AG ouverte. Place au travail : à moins de trois semaines du festival, on ne fait pas les choses à la légère. L’heure est au bilan des dernières avancées et à l’organisation des jours qui viennent : des jours décisifs.
« Les AG permettent de faire le point sur l’avancement de chaque commission, de partager les informations, et de débattre ce qu’il y a à débattre. On a un fonctionnement démocratique : toutes les décisions sont votées », explique Rémi Collaveri. « Le principe de l’asso c’est de faire des AG tous les mercredi, et entre chaque AG, les commissions se réunissent pour avancer dans leur travail. »

Une équipe bien rodée

Au fil des six éditions précédentes, les Airs Solidaires ont accumulé des réflexes, un savoir-faire et une expérience qui se transmettent de génération en génération. « Comme c’est une association étudiante, il y a un esprit pédagogique. Les anciens, qui ont plus d’expérience, sont là pour conseiller les nouveaux. En tant que président, je prend à cœur de vraiment m’investir à fond et si jamais il y avait un problème, je serai financièrement responsable. Mais quand il y a un souci, il y a toujours une solution et les anciens sont là pour donner un coup de main. C’est très rassurant. » Pour permettre la pérennité de l’association et le bon déroulement des éditions successives, chaque président est conseillé par les précédents. « J’ai été coaché par les anciens qui m’ont légué tous les documents administratifs et m’ont briefé sur qu’il y avait à faire. Rémi Segonds, l’ancien président, m’a donné beaucoup de conseils. Il m’a surtout rassuré en fait. Même si les responsabilités peuvent être angoissantes, ça se passe toujours bien au final. »
Chaque année, les Airs Solidaires organisent des concerts, mais aussi des événements et des conférences à Toulouse. Pour y arriver, l’équipe est solidement organisée : « On s’est divisé en quatre commissions : trésorerie, organisation des événements, organisation des concerts et communication. »
Question financement, l’association s’appuie quasiment exclusivement sur des subventions. L’argent, c’est le nerf de la guerre. « La commission trésorerie gère toute la partie financement du festival, notamment les demandes de subvention. C’est très important. La grosse période, c’est novembre, décembre et janvier : c’est le moment où il faut rendre la plupart des dossiers de subvention et passer des oraux de soutien au projet.»

Construire un projet

De leur côté, les bénévoles en charge des événements doivent organiser une semaine de conférences, de représentations artistiques, de partenariats associatifs etc. À partir d’un thème, l’association construit un projet cohérent. « On a commencé à réfléchir au thème de l’édition (cette année : « Les frontières de la ville »). On s’est demandé : « Qu’est-ce qui serait le plus intéressant à organiser et qui nous touche personnellement? En fonction de ça, on a imaginé les événements possibles et on a creusé. Il y a beaucoup à faire : négocier avec les universités, contacter les intervenants et les associations, gérer les autorisations administratives…»
Au même moment, les soirées de concert se mettent en place. « On s’est occupé de la prise de contact avec les boites de production, la négociation des contrats, les réservations des salles de concert… Autre gros morceau : le backline, c’est-à-dire la logistique qu’il y a autour des concerts. Il faut faire en sorte que tout le matériel nécessaire soit rassemblé au moment venu. »
Et puis il y a la « Com’Com’ » (Commission Communication). Ce sont les graphistes et les plumes de l’association. Leur rôle : les contacts avec la presse, la radio et autres médias. A leur charge aussi d’élaborer les matériaux de communication : teasers, placards, imprimés…. Organiser un festival, c’est aussi aller flyer à la sortie des bars et coller des affiches à la tombée de la nuit.

Tous bénévoles

Une telle organisation implique un travail collectif titanesque. Entre amitié, liens de solidarité et relations de travail, l’équipe se soude et avance. « Ça arrive qu’il y ait quand même des tensions, c’est normal. On a eu quelques petites difficultés sur le montage du teaser : ça nous a été rendu avec un peu de retard, mais on a trouvé une solution pour rattraper le coup. Composer l’affiche nous a pris pas mal de temps aussi. C’est difficile à vingt de se mettre d’accord sur ce genre de détails. Mais au delà de toutes les difficultés, on a vécu beaucoup plus de bons moments que de galères.»
Tous sont bénévoles, et tous travaillent dans l’intérêt du projet. Chacun en tirera quelque chose : « D’une manière générale les Airs Solidaires, c’est une bonne école. C’est une expérience presque pédagogique, très enrichissante. C’est aussi un bon moyen d’entrer dans le bain de l’événementiel. Et puis il y a l’esprit d’équipe. Au début je ne m’attendais vraiment pas ça. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait une aussi bonne ambiance. »
Et, bien sur : « On est tous très soudés, très solidaires. »