Du 10 au 14 février, « D’un hôpital à l’autre », l’exposition de Médecins Sans Frontières (MSF), est présentée à la faculté de médecine de Rangueil. D’universités en universités, l’association propose la reconstitution d’un hôpital d’urgence en situation de crise humanitaire. L’occasion pour « Univers-Cités » de s’intéresser de près au travail de ces médecins, paramédicaux et logisticiens qui sauvent des vies de l’autre côté du globe.

img_2102.jpg

Sur le parking de la faculté de Médecine, un semi-remorque bleu turquoise attire le regard. A côté, une tente estampillée Médecins Sans Frontières est dressée, une de celles que l’on voit si souvent sur les images de reportages de guerre. « Dans n’importe quel pays du monde, lorsqu’un médecin montre une carte MSF, elle est immédiatement reconnue », explique Pierre, un médecin d’Albi engagé auprès de l’ONG. Si le but de l’association est connu de tous – apporter une aide humanitaire aux populations dans le besoin – la visite du camion-expo agit comme un coup de massue. L’étendue des actions de MSF est surprenante.

Un développement insoupçonné

Plus on avance à travers les pièces reconstituées dans le semi-remorque, réparties entre les urgences, le laboratoire, la pharmacie, le bloc opératoire et l’hospitalisation, plus l’envers du décor se révèle au visiteur. L’activité de MSF ne se résume pas à l’organisation de tentes d’urgence en zone d’intervention humanitaire, à la distribution de pansements et d’eau. MSF regroupe en réalité près de 5000 professionnels expatriés : médecins, chirurgiens, paramédicaux, administrateurs, logisticiens… L’organisation emploie en outre le triple de personnel local. C’est une véritable fourmilière qui œuvre en amont comme en aval. Un seul objectif : le déroulement optimal des opérations sur le terrain.

Dans la salle d’urgence, Pascale Van Den Ostende, responsable de l’organisation de l’évènement et médecin spécialiste des maladies tropicales, montre aux étudiants ou aux personnels hospitaliers le matériel utilisé sur le terrain. Pour ces professionnels des soins habitués aux infrastructures institutionnelles, c’est l’étonnement. Le matériel déployé par MSF n’a rien à envier aux moyens des hôpitaux français. Mêmes outils, même qualité. Certaines pièces, comme par exemple la perceuse intra-osseuse, sont même peu utilisées en Europe. La réussite de MSF, c’est aussi d’avoir su développer ses propres méthodes, adaptées aux crises humanitaires. Pour Pascale, c’est une évidence : leurs techniques sont largement à la hauteur du « professionnalisme et de la qualité » en vigueur dans les pays développés, malgré les difficultés d’une intervention sur le terrain.

Un savoir-faire propre à MSF

img_2100.jpg

Lorsqu’on pénètre plus loin dans le laboratoire, on découvre un volet pourtant méconnu de l’action de MSF : la recherche. L’organisation est à l’initiative de nombreux projets dans les domaines techniques et pharmaceutiques, avec un avantage majeur sur l’industrie : l’association ne cherche pas à générer du profit. Symbole de réussite, un dispositif de pointe, le SAMBA. Mis au point et utilisé par l’ONG, il permet de mesurer plus rapidement la charge virale des patients atteints du VIH. Dans chaque pièce du camion sont également consultables des guides de commandes, réédités tous les trois ans. Ils contiennent la liste du matériel nécessaire en intervention : médicaments, moyens de transports, de communication, outils logistiques… Le tout est fabriqué et entreposé dans de gigantesques entrepôts à Mérignac, près de Bordeaux. Dans chaque dispensaire, un guide pharmaceutique est mis à disposition du personnel de MSF. Il répertorie, en anglais et en français, la liste de tous les médicaments essentiels. « C’est un peu notre Vidal à nous », confie Pascale. Des interventions et une organisation rationalisées au maximum, pour une meilleure efficacité sur le terrain : c’est ce qu’a développé MSF et que l’on découvre grâce à cette exposition itinérante.

Un engagement en faveur des populations défavorisées

Médecins Sans Frontières se bat aussi sur le terrain social, grâce à des programmes d’action « militants ». La CAME (Campagne d’accès aux médicaments essentiels), en collaboration avec les grandes universités européennes et américaines, a par exemple pour objectif d’exiger la baisse des prix imposés par l’industrie pharmaceutique, souvent trop élevés. Autre volet : la DNDI (Drugs for neglected diseases initiative). Ce programme lutte contre l’absence de prise en compte des maladies « négligées », c’est-à-dire des pathologies ne faisant l’objet d’aucune recherche, faute de rentabilité.

A la sortie de l’exposition, MSF apparait sous un jour nouveau. Ambitieuse, l’association couvre un immense champs d’activités, toutes vouées au service des populations subissant des crises humanitaires ou militaires. Présente partout dans le monde, elle recrute de plus en plus de bénévoles et cherche à communiquer. Au cours de la semaine, plusieurs conférences et expositions photos seront ainsi organisées à la faculté de médecine. A travers des campagnes comme celle-ci, ouvertes au grand public mais surtout aux actuels ou futurs professionnels de la santé, l’association dévoile l’ampleur et le professionnalisme de son répertoire d’actions.

Plus d’informations à retrouver sur le site de MSF ou sur l’antenne toulousaine.

En exclusivité, retrouvez plus bas le reportage d’Univers-Cités TV sur la venue du camion MSF à Toulouse.