Les sports d’hiver, onéreux, ne sont trop souvent réservés qu’à une partie aisée de la population. Pour que la neige soit accessible à tous, des programmes sont mis en place subventionnés par les pouvoirs publics : week-end étudiants, classe de neige, skirail, des projets qui ont pour ambition de populariser les sports de glisse.
Skis aux pieds dès le CP
Démocratiser le ski, c’est la mission que s’est donné le directeur de l’école élémentaire des Manes, Eric Marilleau. Cependant, même les classes de neige ont un coût, que les municipalités daignent de moins en moins couvrir. Ainsi, depuis quatorze ans, l’école des Manes organise six cycles de ski à la journée durant l’année scolaire. A travers l’association des écoles du Bas-Salat, le directeur envoie chaque année des élèves du CP au CM2 à la station de ski de Peyragudes afin que chaque enfant puisse goûter au plaisir de la neige. 35€ pour les six sorties, c’est le prix que paye chaque famille. Un échelonnement leur est proposé, si elles se trouvent dans l’incapacité de payer comptant, sinon, une prise en charge complète est assurée par la coopérative scolaire. “On essaye de garder le même prix chaque année, malgré la hausse des forfaits de la station de ski”, explique le directeur, qui a à coeur d’emmener tous ses élèves, sans exception.
De Matabiau au bas des pistes
« Une journée de ski à 50 euros, c’est vraiment une aubaine par les temps qui courent ! » Lucas, un jeune Toulousain de 21 ans, nous confie ses impressions après être allé skier à Luchon Superbagnères en « skirail ». « Je suis parti tôt en train de Toulouse puis un bus nous a amené à la station directement depuis la gare. Du coup, j’ai pu skier toute la matinée et une bonne partie de l’après midi. Dans la soirée, j’étais de retour chez moi à Toulouse, fatigué, mais très heureux de ma journée. » Créé en 2004 par un accord passé entre la SNCF et la région Midi-Pyrénées, le Skirail rallie chaque année de nouveaux adeptes si bien que l’an passé, un record a été établi avec plus de 25 000 forfaits vendus. Le concept est très simple. Il offre 50% de réduction sur le billet TER aller–retour et, selon la station, de 10 à 50% de réduction sur le forfait « remontée 1 jour » permettant ainsi une meilleure accessibilité à tous les Toulousains, tant au niveau du transport que du budget.(Voir article » Sans voiture, mais avec des skis »).
Les étudiants aussi
Depuis quelques années, au sein de l’Institut d’Études Politiques de Toulouse, les associations étudiantes s’organisent pour proposer aux élèves de l’école un week-end au ski qui rentre dans leur budget. L’organisation de ce week-end est pris en charge par le Bureau Des Sports de Sciences Po Toulouse, qui y voit plus qu’un simple avantage économique. Marion Huot, présidente du BDS, précise : « Depuis deux ans, le BDS de Sciences Po Toulouse organise chaque année au mois de février un week-end ski pour les étudiants de l’école. D’un côté, on se charge de l’organisation : transport, hébergement, repas, location de matériel, etc. De l’autre côté, ça permet à l’étudiant de pouvoir skier à un prix qui soit le plus accessible possible. Enfin, il y a la dimension étudiante qui vient apporter un aspect supplémentaire au voyage : ça nous permet de passer trois jours tous ensemble, sur les pistes mais aussi lors des activités et soirées supplémentaires que l’on propose lors du week-end. C’est ce genre d’événements qui permet de créer une dynamique de groupe et de renforcer les liens entre les étudiants. »
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