C’est au bout du chemin Mange-Pommes, à Ramonville, après avoir passé le canal, que se trouve la Maison de l’économie solidaire. C’est presque une maison de campagne avec un grand jardin où s’amoncellent des matériaux divers, où trônent deux bus d’une autre époque et où poussent les plants du jardin partagé à destination pédagogique.

La Maison de l’économie solidaire nait en 2002 à la suite d’un appel à projet du secrétariat d’État à l’économie solidaire. Ce projet est porté par l’Agence de développement et de promotion de l’économie solidaire en Midi-Pyrénées (Adepés), avec Coop’Action, une coopérative d’activités et d’emploi dans le bâtiment, l’Union régionale des entreprises d’insertion et Initiatives pour une Économie solidaire, une structure de financement et d’accompagnement d’activités économiques solidaires. Elle a depuis le début le soutien de la communauté d’agglomération du sud-est toulousain.

Aujourd’hui, une dizaine de structures de développement solidaire, d’échanges culturels et sociaux, de finances solidaires, de promotion du développement durable ou de services de proximité y prennent place. Regrouper dans un même lieu ces acteurs permet de favoriser les échanges, les liens, la coopération et la mutualisation des ressources. Leur coordination est assurée par l’Adepés.

L’Adepés, le « cerveau » de la Maison de l’économie solidaire

L’histoire de l’Adepés, « c’est d’abord celle d’un groupe de citoyens qui crée une crèche parentale pionnière en 1982 », signale Carole Donaty, salariée de l’association. Ce projet fait partie des prémices de l’économie solidaire. Le groupe entame alors une réflexion sur la lutte pour l’emploi et contre les discriminations et fonde Initiatives pour une économie solidaire, association qui permet d’accompagner des créateurs d’entreprises de l’économie solidaire. De là, prend naissance l’Adepés en 1997 pour développer et promouvoir ce secteur d’activités.

La particularité de l’Adepés est son centre de ressources sur l’économie solidaire. « Ce centre a une dimension régionale, et s’adresse aux locataires de la Maison, aux porteurs de projets d’économie solidaire et à tous ceux qui s’intéressent à la thématique » explique Carole, chargée du centre de ressources. Une base de données des initiatives de la région, un moteur de recherche avec cartographie qui permet de géolocaliser par secteur d’activités les structures d’économie solidaire et la publication de La Gaseta, une revue qui permet de tenir au courant des activités solidaires, sont autant de projets que l’Adepés a développés depuis ses seize années d’existence. C’est environ une vingtaine de porteurs de projets solidaires par an qui s’adressent à l’Adepés pour qu’elle assure leur suivi et leur accompagnement.

Cette année, l’association organisera comme depuis treize ans, son Festival régional de l’économie solidaire, les 8 et 9 novembre à Toulouse.

Un nouveau projet pour l’économie solidaire toulousaine

« L’économie solidaire est diverse et plurielle », pour Caroline Donaty. Ce qui réunit les projets d’économie solidaire, ce sont « des pratiques avec une finalité d’utilité sociale en s’inscrivant dans un aspect économique » poursuit-elle. Leur force est de lier le maintien de l’emploi, le développement du lien social et l’appui de producteurs locaux. « Il y a une baisse des fonds publics pour les associations, mais je suis optimiste pour les entreprises d’économie solidaire, notamment face à la crise » confie Carole Donaty.

En parlant de fonds pour les associations, notons que l’Adepés trouve ses financeurs essentiellement dans différentes collectivités locales de la région Midi-Pyrénées. Et prochainement de l’État ? Avec les Pôles territoriaux de coopération économique, nouveau label mis en place par Benoît Hamon pour développer l’économie sociale et solidaire, l’Adepés va se lancer dans une nouvelle phase en répondant à l’appel à projet.

L’association, avec ou sans ce label, déménagera dans un nouveau lieu à Ramonville en janvier 2014. Ce nouveau projet s’inscrit dans la même démarche mais avec d’autres acteurs, notamment de l’éducation populaire ou encore de la solidarité internationale. On pourra aussi y trouver un laboratoire de recherche sur l’innovation sociale.
Mais la Maison de l’économie solidaire du chemin Mange-Pommes, continuera d’exister en complémentarité de ce nouvel espace de l’économie solidaire.