Dans une économie de marché capitaliste que l’on pourrait qualifier de gargantuesque et impersonnelle, un modèle alternatif gagne de l’importance. L’économie sociale et solidaire se développe, et avec elle, une nouvelle vision du profit et du bien commun.

En 2012, Benoît Hamon est nommé « ministre délégué chargé de l’Economie sociale et solidaire ». Un titre nouveau, encore mal défini, mais qui montre à quel point ce secteur intéresse jusqu’au gouvernement. [->http://www.economie.gouv.fr/ess-economie-sociale-solidaire]

Pour comprendre ce qu’est l’économie sociale et solidaire (ESS), il faut voir l’économie d’un pays en trois secteurs : le privé, le public, et le social. Les deux premiers sont connus et bien définis mais le troisième, celui dont il est question, est plus compliqué à cerner. On y trouve en effet une nébuleuse d’associations, de coopératives, de fondations, mais aussi de syndicats ou d’entreprises.

Un ensemble qui semble quelque peu hétéroclite, mais que nous pouvons identifier autour d’une caractéristique : l’éthique. En effet, avant la recherche du profit, une structure d’ESS va chercher à avoir une vocation éthique, en privilégiant l’homme par rapport au capital et en ne s’associant qu’avec des partenaires partageant ces valeurs.

Un secteur attractif et en pleine croissance

Ce type de structure s’est développé en France à partir de la fin de la Seconde guerre mondiale, et selon l’Insee, l’ESS correspond à 10% du PIB en 2008.

A Toulouse, les acteurs concernés sont extrêmement dynamiques et de multiples initiatives voient le jour. Ainsi, on trouve des entreprises d’insertion professionnelle qui embauchent les chômeurs longue durée, ou encore une monnaie alternative, le sol-violette. La maison de l’économie solidaire de Ramonville (voir article) accueille de nombreuses associations engagées dans ce secteur.

En 2010, on compte 31 000 emplois dans Toulouse Métropole selon le Cress (Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire). Un chiffre en constante progression qui montre l’attractivité du secteur.

Comme une réaction à un capitalisme toujours plus envahissant et libéré, ces initiatives locales et éthiques proposent une alternative crédible. C’est notamment le cas des entreprises d’ESS qui cherchent à se détacher de l’image désuète d’une structure bienveillante uniquement alimentée par le bien commun. Les chiffres montrent que le profit est possible et réel, même à travers une certaine exigence éthique.

Différents types d’organisation

Coopératives, mutuelles, associations et fondations, les entreprises d’ESS peuvent adopter plusieurs types d’organisation. Par exemple, pour les coopératives :
Scop : Société coopération et participative. Une entreprise commerciale comme une autre à une exception près, sa gestion démocratique. La société est gérée par les salariés qui possèdent au moins 51% du capital et chacun a une seule voix au Conseil d’administration, indépendamment de sa part d’action.

Scic : Société coopérative d’intérêt collectif. C’est une SA ou SARL qui produit des biens ayant un caractère d’utilité sociale.