Inaugurée, il y a un mois, sur le campus de Paul-Sabatier par le Crous, l’épicerie « Mini M » – ou Mini Market -, réservée aux étudiants et au personnel de l’université, est une première en France. Bilan : le prototype est victime de son succès et la capacité de service est déjà dépassée.

minim2.jpg
Photos Univers-Cités, Florian Bardou

Il y a un mois, le 9 septembre dernier, le Crous Toulouse inaugurait sur le campus Paul-Sabatier la première épicerie de proximité de France réservée aux étudiants et au personnel de l’université. Un projet initié par le Centre national des Å“uvres universitaires et scolaires (Cnous) à hauteur de 350 000 euros pour une surface de 100 à 120 m2 dans une zone dépourvue de commerces, éloignée du centre ville, et qui accueille près de 33 000 étudiants et 5 000 chambres universitaires.

« Rendre service à l’étudiant »

A l’origine de cette initiative, une demande étudiante formulée devant le conseil d’administration du Crous de Toulouse, confie Philippe Micheli, directeur adjoint de l’entité. « Paul-Sabatier est un campus intéressant car il mêle un lieu de passage, une résidence étudiante et un centre universitaire important. A la suite de cette demande, on a essayé de trouver un concept marketing qui correspondait : le « Mini M » pour Marché. » poursuit-il.

Mais pas question de faire concurrence aux épiceries de la grande distribution ou aux épiceries solidaires défend le directeur adjoint du Crous, avec conviction. « C’est un prototype, une expérience. Notre but n’est pas de concurrencer : c’est de rendre service à l’étudiant ». D’ailleurs, sur le campus du Mirail, la question d’une épicerie de proximité n’est pas à l’ordre du jour du fait de la présence d’une épicerie solidaire ou de commerces qui répondent aux besoins des étudiants.

minim1.jpg

Du côté du service rendu, le choix du fournisseur-grossiste, Promocash, s’est fait dans le cadre d’un appel d’offre classique de type marché public. « On n’a pas eu beaucoup de choix entre Promocash et Métro » souligne Philippe Micheli. En termes de produits, de l’alimentaire à l’hygiène tout est disponible en rayon – sauf l’alcool – et ce, à des prix similaires à l’alimentation de proximité. Le paiement se fait uniquement par rechargement Moneo : un « moyen discriminant ». « On procède à coûts raisonnés. En aucun cas, on a l’idée de faire du profit et des bénéfices » insiste, quant à elle, la direction du Crous.

Un succès inattendu

« Pour les étudiants, c’est un réel service et pour nous, un réel succès ». Un mois après la mise en exploitation du « Mini M », le projet est vécu comme une véritable réussite de la part du Crous Toulouse. D’autant plus, qu’il s’agit d’un succès qui dépasse largement les attentes originelles. « Avec un passage de 250 étudiants en journée environ, on a été surpris. On imaginait plutôt ça comme des achats complémentaires. » confie Philippe Micheli.

minim3.jpg

Ouverte de 8h à 11h et de 17h à 20h30, l’épicerie attire une foule d’étudiants en début de soirée – 99% de la clientèle selon le gérant. Comme Julien, 17 ans, étudiant à l’INSA, qui fait ses courses régulièrement. « Je viens souvent pour ne pas dire exclusivement. C’est moins cher que le Huit à Huit, je suis flemmard et j’habite à côté. » explique ce résident du campus Rangueil. Et d’ajouter : « Je prends tout ce que je vais trouver et avoir besoin. Il y a pas mal de trucs donc c’est cool ». Des arguments que reprennent en chœur Firdaous, 23 ans, étudiante en master électronique et électrotechnique ou Margo, 18 ans, également étudiante à l’INSA.

Alors victime de son succès le « Mini M » ? « Les étudiants sont vraiment satisfaits. Ils ont l’avantage de tout trouver. Pour le moment tout va pour le mieux », observe Cédric le gérant de l’épicerie. Petit bémol : les stocks ne sont pas adaptés à la demande en fruits et légumes, et « la structure n’est pas conçue pour tant d’étudiants ». Mais bon, il apparaît que le pain n’est pas cher et de bonne qualité.