Pour la 24ème édition de la Semaine de la presse et des médias, une vingtaine de professeurs et documentalistes de Toulouse et sa région sont retournés sur les bancs de l’école pour une formation aux médias.

Accueillis dans les locaux de Milan Presse, l’échange avec les journalistes a permis aux enseignants de repartir avec une véritable « mallette pédagogique » sous le bras, qui devrait leur permettre de mener à bien leurs différents projets en classe.

« Le but de la semaine des médias, c’est vraiment d’ouvrir les jeunes au monde de l’information, parce qu’ils sont abreuvés d’images, d’informations et
qu’ils ne savent pas forcément toujours d’où elles viennent. Ils sont parfois un peu démunis face à ces informations et nous essayons de leur donner en quelque sorte un esprit d’analyse
« , explique Laurence Janin, coordinatrice
académique du CLEMI (Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information). Si, les autres années, cette semaine offrait des outils aux professeurs pour les familiariser aux médias, c’est la première année qu’une formation réalisée par des journalistes pour des enseignants est organisée à Toulouse.

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Secrétaire de rédaction, chemin de fer, angle, chapô, chute, exergue, bouclage… Tout un jargon journalistique banalisé dans les rédactions mais loin d’être familier pour ces professeurs. Comment réalise-t-on un journal ou un magazine? Quels sont les différents rôles dans une rédaction ? Comment écrit-on un article ? Quelles sont les différences entre l’écriture web et papier ? Autant de questions auxquelles les enseignants ont pu trouver réponse lors de l’intervention de trois journalistes de Milan Presse, spécialisées chacune dans un domaine.

« Pour moi, c’est vraiment un enjeu très important que les magazines soient utilisés en classe parce que j’y vois une vraie valeur ajoutée pour les projets pédagogiques. A mon avis, c’est une manière de toucher différemment les élèves, une entrée différente dans le monde des médias« , résume Malicia Mai-Van-Can, rédactrice en chef à Milan Presse et organisatrice de l’événement. Un geste qu’elle considère également comme citoyen de la part des enseignants et des élèves qui auront l’occasion de jouer les journalistes en herbes très prochainement.

Pour Madame Pirès, professeure de technologie au collège de Léguevin,
c’est le manque de connaissance et de matière pour guider ses élèves dans la rédaction qui l’a motivé à participer à cette journée. C’est dans le cadre de l’option facultative de découverte professionnelle qu’elle souhaite mettre en place des ateliers : « En fait, je voudrais les motiver à raconter ce qu’ils voient dans les entreprises qu’ils visitent, sous la forme d’article pour les mettre sur le blog de l’ENT (Espace Numérique de Travail, ndlr) du collège« .

Magali Escaffre, quant à elle, n’a pas hésité à venir du lycée de Gourdan-Polignan pour assister à la formation : « J’aimerais créer justement avec les élèves un magazine internet et pourquoi pas un magazine papier une à deux fois dans l’année et j’ai maintenant beaucoup plus de clés en main« . Une journée qui aura
également permis aux journalistes de prendre du recul sur leurs pratiques et d’échanger avec de potentiels lecteurs adultes pour qui les codes de cet univers bien cloisonné n’ont désormais pratiquement plus de secret.

Quel bilan pour la presse jeunesse ?

Toboggan, GéoAdo, 1jour 1actu, Moi je lis, J’aime lire, autant de formats et de publics différents à l’intérieur du groupe Milan Presse. Malicia Mai-Van-Can partage ainsi son ressenti sur la presse jeunesse : « Paradoxalement, ce type de presse s’en sort bien par rapport à la presse en général. On le constate chaque mois lors de nos réunions. J’ai l’impression qu’aujourd’hui les gens sont très soucieux du devenir de leurs enfants, de leur réussite scolaire, donc ils essaient de mettre le maximum de chose de côté pour eux, de leur donner accès à la lecture et les abonner à nos magazines qui sont réputés être de qualité. Par exemple, la question du langage SMS pour les adolescents s’est posée mais nous ne voulons pas pour autant changer notre métier et il est important pour nous de garder une certaine qualité dans la rédaction. On s’en sort ainsi plutôt bien dans ce contexte de crise car nous sommes vu comme des magazines qui donnent leur chance aux enfants ».