marche.jpg Ce dimanche, les Indigné-es de Toulouse ont entamé la première étape d’une longue marche vers Paris. Cette initiative vient s’ajouter aux quatre autres prévues en France, Bayonne et Marseille étant déjà sur les routes, le « Nord » et les banlieues parisiennes se préparant à l’événement. Objectif du jour : le lac de Sesquières.

C’est parti ! Une centaine de personnes se sont réunies place du Capitole, dans une ambiance festive et ensoleillée, afin d’accompagner la marche populaire Toulouse-Paris. Elle arrivera dans la capitale le 21 avril, avec un mot d’ordre de poids : dénoncer l’illusion démocratique que représentent les élections présidentielles. La marche a également pour but d’aller à la rencontre des personnes tout au long du chemin, d’échanger et de partager, en se donnant le temps de la réflexion. « Une action, ce n’est pas seulement de la contestation », précise Arthur, lors de l’assemblée, « c’est aussi quelque chose que l’on doit construire collectivement ».

Premiers pas

Avant de mettre le cap vers le lac de Sesquières, la marche s’est dirigée vers le château de Vitarelles, nouvelle réquisition des sans-abris. En effet, après la fin du plan Grand Froid, ces derniers ont refusé de retourner à la rue et ont joint leur volonté à celle de militants pour occuper plusieurs autres bâtiments. Expulsés à de nombreuses reprises par les forces de police, appelées immédiatement après les débuts d’occupation, les sans-abris et les militants ont décidé d’ouvrir ce nouveau lieu laissé vide par la Mairie de Toulouse, qui en est propriétaire.
Une quinzaine de marcheurs-euses ont repris la route dans une ambiance un peu plus calme, les premiers signes de fatigue se faisant sentir. Mais pas question pour eux d’arrêter, bien au contraire ! Les participants ont commencé à faire connaissance et à échanger sur certaines thématiques, telles que les médias, le pouvoir, la démocratie, etc. C’est en tout douze kilomètres qui ont été parcourus. À l’arrivée, d’autres Indigné-es les attendaient, avec un repas et du matériel de camping. Tous ont tenu une assemblée interne, avant d’installer tentes et hamacs.

Campement et débats

La nuit tombée, l’heure est au repos… mais aussi à la discussion. « On a tous la faculté de penser, de prendre des décisions dans un cadre collectif, je n’ai pas envie de donner ma voix ! » explique Justine, une marcheuse qui compte faire l’intégralité de l’itinéraire « J’estime qu’on a tous une voix et qu’on peut la faire passer de façon plus directe que par le vote. ». Un court débat s’ouvre alors entre quelques marcheurs-euses. Ceux qui ont déjà rallié leur tente en quête d’un sommeil bien mérité ont aussi un avis : « Le président qui sera élu sera la marionnette des banques », commente Johanna, allongée sur son matelas ; « je ne sais pas si je voterai, mais pour le moment, la campagne me débecte. Les politiques nous prennent pour des vaches à lait, ils nous méprisent ». Si la question du vote n’est pas tranchée pour tous, la marche sera de bon conseil : il s’agit de se donner le temps de la réflexion, pas à pas, tout en discutant avec les autres. Les avis ne seront pas les mêmes mais les Indigné-es considèrent plutôt cela comme une force ; ils parviennent à s’unir car ils veulent apprendre des autres, plutôt que de s’en méfier. Les marcheurs-euses ont repris la route ce lundi matin, objectif Fronton et de fructueuses rencontres et aventures.

L’article de La Dépêche sur la réquisition du Château de Vitarelles

Le site des marches populaires