Le 21 janvier dernier, le numéro 1 du streaming disparaissait à la surprise générale. Une première par son envergure, orchestrée par le FBI, et qui devrait faire office de précédent. En attendant, les internautes ont visiblement trouvé la parade…

C’est la question qui fait le buzz sur le net depuis la fermeture du leader du streaming et du stockage en ligne. Les internautes ont-ils d’ores et déjà trouvé des alternatives à Megavideo ?
En décembre, le FBI bloquait tout simplement les DNS du célèbre site de téléchargement, peu de temps avant que les serveurs soient eux-mêmes saisis en Nouvelle-Zélande. Dans un communiqué, le FBI motive sa décision.

Pour le service américain, en effet, la « galaxie » Megaupload est une organisation criminelle internationale violant les droits d’auteurs, rompue au blanchiment d’argent. L’excentrique fondateur du site, Kim Tim Jim Vestor, qui aime se faire connaître sous le nom de Kim Dotcom, ainsi que six autres membres de la direction de l’entreprise sont arrêtés.

Outre le fait un peu glaçant que le FBI peut décider de la fermeture d’un site qui ne se trouve pas hébergé sur le territoire américain, il y a la frustration des utilisateurs du service de stockage, certains ayant souscrit à un abonnement premium « à vie ». Nul doute qu’ils ne reverront jamais ni leur argent, ni leurs données (même si ces dernières n’ont rien d’illégal).

« Maintenant, il faut tout télécharger à l’avance »

Matthew explique pourquoi il utilisait Megavideo : « Je n’ai pas de télévision, et quand je rentre de la fac, ou que je me prépare un repas, j’aime bien me regarder des séries anglaises comme « Dark Place » ou « This is Jinsy ». En deux minutes, on trouvait des liens, et c’était pas nécessaire d’attendre 45 minutes que ça arrive. On pouvait regarder immédiatement… la seule différence, maintenant, c’est qu’il faut tout télécharger à l’avance ». Mais pour Chloé, la donne est différente : « Je n’ai jamais trop utilisé les sites comme Megavideo parce que j’ai toujours été dans des résidences où la connexion était pas terrible », explique-t-elle. L’usage du streaming reste en effet réservé aux heureux détenteurs d’une connexion robuste.

Pourtant, il ne semble pas que la fermeture de Megavideo par les autorités étasuniennes en décembre dernier ait dissuadé les «pirates» de télécharger ou de visionner des films en streaming – tout du moins si l’on en croit le site internetobservatory.net qui permet de le déterminer avec précision, et… sans trop de surprise, on voit que le Peer to Peer a repris ses droits, principalement via BitTorrent et eDonkey/eMule.

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Source : internetobservatory.net

Sur le graphique ci-dessous on a la confirmation que les sites de streaming reprennent pied autour du 10 février, bien que la situation reste pour le moment assez instable avec des allers-retours entre le peer to peer et le streaming. Les mesures les plus actualisées montrent un retour total à la normale (voir sur le site)

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Source : internetobservatory.net

Côté stockage en ligne, on voit nettement que les concurrents ont profité de la disparition du poids lourd autour du 21 janvier. Le principal bénéficiaire serait Mediafire, concurrent historique en volume de données hébergées de Megaupload.

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Source : Google Trends

Tout indique donc que la disparition de Megaupload ne changera pas grand chose du côté des pratiques des nombreux adeptes de téléchargement illégal. De vraies alternatives légales, inspirées des modèles que l’on trouve dans le streaming audio, restent à inventer. Mais le défi reste à la fois de permettre aux internautes de continuer à profiter des mêmes contenus, voire de faciliter davantage leur accès à la culture, tout en trouvant un moyen de rétribuer les ayants-droits. Ces derniers devront peut-être faire un effort d’adaptation, face à des internautes qui ne les ont pas attendus.