A la veille de la révision des lois de bioéthique, la compréhension des principes de la génétique est plus que jamais primordiale. L’exposition « Vers le meilleur des mondes », présentée dans la bibliothèque de l’université Paul-Sabatier, fait le point sur l’état de la recherche en génétique, avec en ligne de mire les questions de société qui accompagnent les avancées scientifiques.

« La génétique plonge au plus profond de l’être humain », peut-on lire sur le premier des quatorze panneaux qui constituent l’exposition. Au-delà d’un enjeu d’experts, la génétique est quelque chose de commun à tous, et doit être objet de réflexion éthique et de débat.

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L’interaction semble bien le maître mot de cet événement, réalisé par l’Inserm, avec le soutien financier de l’Union Européenne et de la plateforme Génotoul Sociétal. Deux bornes multimédia ont été installées afin que le public puisse donner son avis sur les nombreuses questions éthiques soulevées au-travers des panneaux.


« Tout n’est pas génétique ! »

Les responsables de l’exposition ont voulu se pencher sur les polémiques impliquant les avancées dans le domaine de la génétique. En démontant certaines idées fausses sur le rôle des gènes dans le comportement humain, les scientifiques de l’Inserm visent à mots à peine voilés les déclarations de certains hommes politiques sur l’origine génétique de la délinquance sexuelle. « Notre ADN et nos gènes constituent une véritable carte d’identité » titre un autre panneau, avant de détailler le « mariage difficile » entre génétique et immigration, faisant référence à la loi de 2007 qui prévoyait, à titre expérimental, d’utiliser des tests ADN pour prouver la filiation dans le cas du regroupement familial. Ce qui sonne comme un manifeste en faveur d’une science libre de toute utilisation politicienne.

Les dérives peuvent aussi venir de la sphère économique. A l’image du géant agroalimentaire Monsanto, récemment débouté par la Cour de Justice des Communautés Européennes pour avoir voulu interdire la commercialisation d’une farine issue d’un blé possédant un gène qu’il avait breveté. De telles dérives sont pourtant « inévitables » dans un « contexte capitaliste », estime Christophe, enseignant de 47 ans dont le témoignage figure sur l’un des panneaux exposés.

Chaque avancée scientifique charrie son lot d’interrogations éthiques. Le don d’organes, l’assistance à la procréation, les mères porteuses sont autant de questions qui devraient être abordées par la révision des lois de bioéthique, en première lecture à l’Assemblée Nationale du 8 au 15 février.

L’exposition « Vers le meilleur des mondes » est présentée dans la bibliothèque universitaire de Paul-Sabatier jusqu’au 5 mars 2011.