Pour Toulouse, le mercredi 08 octobre 2008 est une sombre date pour la culture, la candidature de la ville n’ayant pas été retenue pour devenir la capitale européenne 2013. Néanmoins pour certains Toulousains, cette date représente le début du renouveau musical : les Mercredis rock étaient nés. Rencontre avec Rym, organisateur de l’événement.

Univers-cités : Qu’est ce que les Mercredis rock ?

Little_Absences.jpgRym : Les Mercredis rock sont nés de la rencontre entre la société B-stream et moi-même. B-stream fait la captation et la diffusion d’événements en direct sur le net. Moi, j’organisais déjà des concerts de rock sur Toulouse tous les jeudis. Notre rencontre a donné le concept suivant : une émission musicale diffusée en direct sur le Web tous les quinze jours. Pendant les deux heures d’émission, on peut y voir des clips, des interviews et trois concerts live, le tout avec un présentateur et un public toulousain. C’est loin d’être d’une présentation “à la Nagui”, nous on est plus dans le style de Paris Première où l’animateur, mélangé à la foule, essaye de saisir l’instant du moment. Ce concept est assez novateur car la télévision fait peu de choses en ce sens, et les concerts en direct sur le Net restent exceptionnels. Les Mercredis rock proposent un rendez-vous régulier aux internautes.
Pour les Toulousains, ça se passe au Saint des seins, un bar de la place Saint-Pierre. L’idée c’est d’avoir de vrais concerts, avec un public et des bons groupes. Comme l’entrée est gratuite, on arrive à avoir entre 200 et 300 personnes. Sur Internet, la fréquentation est d’environ 500 connections à chaque émission. Pour l’instant on est satisfait, les gens sont au rendez-vous.

Quels types de groupes sont invités à jouer sur scène ?

Des groupes de qualité, évidemment. Plus sérieusement, on est très attentif à la cohérence de la programmation en présentant des formations qui n’ont rien à voir les unes avec les autres pour qu’il y ait différentes prestations scéniques dans chaque émission. Ça peut paraître paradoxal, mais ça ne l’est pas ; le but est de créer un impact. L’important pour nous, c’est de mélanger les publics pour recréer des ponts entre diverses oreilles. Il faut que les gens s’intéressent à autres choses.
Louis_de_light.jpgL’émission offre un panel musical assez large, on fait passer des groupes climatiques et planants, mais aussi des choses plus énergiques. L’esprit, c’est de rester sur un rock d’inspiration anglaise qui peut aller de la pop ou du folk, au trip hop, en passant par du style garage, voire du rock épileptique. Les artistes ne sont pas tous toulousains, il y a des groupes qui viennent d’Alsace, de Paris, de Montpellier ou de Bordeaux. On a déjà des demandes d’artistes étrangers pour venir faire un passage ici. Troy Von Balthazar, un Américain qui vient d’Hawaï, est venu jouer ici. Il était tellement ravi qu’il veut revenir aux Mercredis rock pour faire la sortie de son prochain disque. Quoiqu’il en soit, pour nous, l’objectif premier c’est de promouvoir une scène découverte.

Pourquoi avez-vous choisit de présenter des groupes de rock en devenir ?

Il y avait un vrai manque de scènes locales, notamment à Toulouse, où les gens puissent venir découvrir des artistes de qualité, ceux qui ont un vrai talent. Ces groupes ne pouvaient pas jouer du fait de leur manque de notoriété, mais aussi par manque de curiosité du public. Il y avait un réel problème vis-à-vis de la découverte musicale. On a alors voulu ouvrir une porte là-dessus, et on l’a fait en grand ; non seulement on offre une scène à ces artistes, mais en plus on les diffuse partout dans le monde grâce à Internet. D’autre part, l’événement est gratuit car il faut pouvoir susciter la curiosité du public. Comme c’est de la découverte, l’accès aux artistes doit être facilité au maximum. Néanmoins, à côté de ces artistes, les Mercredis rock donnent la parole à des groupes qui ont un peu plus de notoriété, comme The Do, via des interviews. Bientôt, on s’attaquera à Nada Surf, les Hushpuppies, ou Mademoiselle K.

Pourquoi avoir choisit de faire l’émission à Toulouse ?

Johnny_Boy.jpgL’intérêt de l’émission est dans cette ville. Les Mercredis rock c’est en soi un fait presque revendicatif d’être à Toulouse. On fait quelque chose qui n’existe nulle part ailleurs en France, c’est pourquoi même les groupes de Paris font les 700 kilomètres qui nous séparent de la capitale pour venir jouer dans notre émission. Toulouse est une ville dynamique, une ville ouverte sur les nouvelles technologies, une ville dans son temps ; avec notre concept, on lui donne les moyens de l’être. Mais on ne compte pas le réserver aux Toulousains, on compte l’offrir aux Toulousains, ce n’est pas la même chose. L’événement se déroule dans la ville rose, mais elle est destinée à toute la France. Les Mercredis rock, c’est vraiment une vitrine de ce qui peut se passer à Toulouse.