Chaque jour, plus de 23 millions de Français lisent un quotidien national, soit 46,4 % de la population âgée de 15 ans et plus. Les ventes de la presse nationale s’effondrent. Les quotidiens nationaux se vendent mal dans les régions. Problème de coût du transport, des délais d’acheminement, difficulté à trouver des imprimeries locales minent la diffusion régionale. Les lecteurs en province reprochent également le « parisianisme » de certains médias.
Quant à la presse quotidienne régionale (PQR), elle est lue chaque jour par 35 % de la population, ce qui ne l’empêche par de régresser
doucement depuis dix ans. Les lecteurs de la PQR vieillissent avec un fort ancrage populaire, contrairement au lectorat parisien, plus
attiré par Internet. Pour renouer avec son lectorat, la presse écrite lance de nouvelles formes d’interactivités avec ses lecteurs, via
Internet.
Si les sites de libetoulouse.fr et ladepeche.fr sont bien identifiés au quotidien, c’est quand un fait d’actualité survient que leurs chiffres explosent. Lors de l’accident de l’A340 à Blagnac, le 15 novembre dernier, Libétoulouse a compté un pic à 37 938 visiteurs. Même chose pour le site du quotidien régional : 2 500 visites en deux heures lors de l’annonce de l’événement, 8 000 visiteurs le lendemain matin pour atteindre les 25 000 lecteurs en fin de journée. Pour ces deux médias, c’est l’un des plus gros chiffres de connexion.
Reste la question de la survie de ces sites : pour libetoulouse.fr, pas question de faire appel à la publicité, contrairement aux deux sites de « La Dépêche du Midi ». Faudra-t-il en arriver à des sites payants ?
_ L’engouement des lecteurs pour le site libetoulouse.fr créé le 6 octobre ne faiblit pas. Pour Gilbert Laval, correspondant de « Libération » à Toulouse et responsable du site, « c’est l’esprit
« Libération » qui vient revisiter le journalisme. C’est un autre traitement
de l’information, plus polémique, plus incisif, plus direct. » Les lecteurs adorent puisque le site compte 4 000 visiteurs par jour depuis une
quinzaine de jours, alors même que « Libération », version papier, ne vend que 2 000 journaux dans la ville rose. Des chiffres inattendus. « Le réflexe est institué. Lorsqu’il se passe des trucs, les gens vont automatiquement sur Libetoulouse », constate Gilbert Laval.
« La Dépêche du Midi » : « C’est une évolution inéluctable »
_ Depuis le 29 septembre, avec madepeche.com [[www.madepeche.com]], « la Dépêche » s’implique fortement dans le web 2.0, l’internet participatif. Le journal
a créé un site où les lecteurs deviennet “journalistes” et publient
leurs propres articles. Parallèlement, le journal sollicite des témoignages sur un sujet précis. « Les gens nous envoient des informations et des documents que nous ne pourrions pas obtenir autrement », explique Philippe Rioux, journaliste à ladepeche.fr.
_ « Lors de l’atterrissage d’un avion sur l’autoroute de Muret, une lectrice qui était sur place a fait une
photo et nous l’a envoyée. Elle a fait la Une de « La Dépêche » papier le lendemain ! » L’internaute est de plus en plus pris en compte. Il en vient même à chambouler la hiérarchie de l’information de la version papier de « La Dépêche ». « Quand on remarque qu’un sujet a beaucoup de connexions, il arrive que le chef de l’agence départementale décide de faire un sujet plus important que ce qu’il avait prévu initialement », note Philippe Rioux. Le site de Ladepeche.fr [[www.ladepeche.fr]] est consulté quotidiennement par 43 000 visiteurs, pour 250 000 pages qui sont vues. « Le double d’il y a trois mois ! », se félicite-t-il.