Comment s’est déroulée la naissance de cet album ?

Cet album était très important pour nous. Il devait assurer la suite d’ Altitude Zero qui, sans faire de fausse modestie, avait été réellement très bien accueilli par la critique et le public. On souhaitait avancer dans notre style, sans faire de redite, sans pour autant chercher à faire un truc radicalement différent. On a composé à partir d’improvisations, comme auparavant, on a terminé certaines parties le jour même où on est entrés en studio

La sortie d’un album c’est une délivrance ou une période d’angoisse ?

Je crois qu’on peut dire que c’est les deux. C’est une délivrance parce que tu couches sur une galette la somme de 4 identités bien différentes, le fruit de longues heures de route, de scène, de répétitions, de composition. Tout cet ensemble gonfle en toi et la sortie du disque joue le rôle de soupape. Ca permet aussi de faire sortir au grand jour beaucoup de choses dont tu es heureux et fier.

En même temps c’est une période d’angoisse parce que la musique ce n’est pas juste un passe temps dans ton garage, même si ça peut l’être (et c’est tout aussi respectable !). Tu investis beaucoup financièrement, de ton temps, de ton énergie.. Et fatalement tu passes par une phase de doute extrême. De belles nuits blanches assurées.

Pourquoi le choix de textes en français ?

Parce que d’abord c’est venu tout seul. Milka a eu envie d’écrire en Français, même avant Agora, pour lui. Force est de constater qu’il est plutôt bon pour ça. Et de notre côté on était séduit par l’exercice qui, il faut bien le dire, n’est pas chose aisée. C’est pas simple de faire sonner du français dans une musique aussi nue en fait. Et puis à force d’en faire un but, c’est devenu une évidence. Je crois qu’aujourd’hui aucun de nous quatre n’aimerait entendre du Agora en Anglais ou en Moldave.

On vous a prêté des influences flatteuses (Radiohead, Noir Désir…), lesquelles vous correspondent le plus ?

Je crois qu’au fond les influences ça n’est jamais flatteur. En général ça t’enferme plus que ça ne te sert. Les fans de post-rock pur te diront toujours qu’Agora n’a rien de post-rock. Je crois qu’on se reconnaît malgré tout assez dans les textes de Noir Désir, dans la musique minimaliste développée parfois par Sigur Ros et dans tout le côté pop qu’on peut retrouver chez des groupes comme Radiohead par exemple. Je ne prétends pas qu’on joue dans la même cour, je parle d’influences hein !

L’avenir d’Agora Fidelio en 2007 ?

On va faire tout notre possible pour donner une belle vie à ce disque sur scène, dans un maximum de villes en France. On tourne jusqu’en juin donc ça laisse de la marge pour faire connaître nos nouveaux morceaux. Montrer qu’on croit en cet album, qu’il représente beaucoup pour nous et qu’on veut le défendre quoi qu’il arrive.

Et à Toulouse ?

On vient de faire 4 dates ici en 2 semaines ! La prochaine est le 15 février à la salle du Cap à Rangueil pour un festival étudiant « Un état pour le Vietnam » au profit des bidonvilles de Hanoï. Il y a aussi dans la région à Cahors ou nous jouerons le 31 mars avec Nosfell (Aux Docks).

Quels groupes toulousains recommanderiez vous à nos lecteurs ?

J’avoue que je ne me sens pas l’âme d’un promoteur émérite là, comme ça, tout de suite. Mais histoire de ne pas relâcher la pression, je dirais qu’il faut continuer à soutenir tous les groupes du collectif Antistatic et de notre label, Jerkov Musiques.

Propos recueillis par Baptiste ROUX DIT RICHE