Ce samedi 02 mars, les différentes bibliothèques de la ville de Toulouse ont inauguré deux mois de programmation événementielle dédiée à l’écologie. Ateliers, conférences et spectacles vont être proposés en mars et en avril pour sensibiliser sur les thématiques environnementales.
Atelier 2tonnes, fresque des frontières planétaires et forum des associations environnementales : voilà ce que le public a pu découvrir à la médiathèque José Cabanis lors de la journée d’inauguration. C’est là qu’elle a pris place, samedi 02 mars, pour cette deuxième édition de programmation consacrée aux enjeux climatiques.
Cette année, le thème de cette programmation dédiée à l’écologie est l’alimentation. Un choix que Jeanne L’Hotelier, chargée de programmation au service d’action culturelle à la mairie de Toulouse, explique : « C’est une question centrale dans la manière de penser le monde de demain. Elle nous concerne tous, au quotidien. D’autres thématiques vont être abordées, mais nous avons voulu mettre l’accent sur l’impact de nos choix pour nous nourrir sur la planète. »
Jeanne L’Hotelier justifie l’engagement des bibliothèques en faveur de l’environnement. Le prêt est en soi écologique : un même livre va passer de main en main, il va être lu par plusieurs personnes. Activité centrale d’une bibliothèque, « le prêt doit continuer à être mis en valeur », selon la chargée de programmation. Une démarche durable qui permet d’acheter moins de livres et de moins polluer.
Un atelier pour repenser ses habitudes
Adèle, adhérente de la bibliothèque, a participé à l’atelier 2tonnes : une occasion pour réfléchir sur comment diminuer son empreinte carbone. « C’était intéressant de voir quelles étaient nos habitudes quotidiennes qui polluaient le plus et comment nous pouvions faire en sorte de les changer », détaille-t-elle.
L’idée de cet atelier est d’essayer d’atteindre deux tonnes d’émissions de CO2 par personne et par an. En moyenne, un Français émet 9,5 tonnes de CO2 par an. Limiter les émissions de gaz à effet de serre à deux tonnes permet de contenir le réchauffement climatique, dont elles sont majoritairement à l’origine. Au travers de plusieurs catégories comme les transports, l’alimentation, l’énergie, les participants peuvent choisir des options qui leur permettront de respecter cet objectif.
« C’est une manière assez ludique et pédagogique pour prendre connaissance des solutions que nous pouvons prendre pour réduire notre impact sur la planète », se réjouit Adèle, venue avec sa fille de 16 ans. Satisfaite, elle ajoute : « Je craignais que ça soit un peu déprimant. Mais pas du tout en fait, on se rend compte qu’on peut agir sur notre quotidien avec des actions simples qui ont une incidence énorme sur notre empreinte carbone. » D’autres ateliers, tous gratuits, ont lieu en mars et avril sur diverses thématiques environnementales dans les bibliothèques du réseau.
Sensibiliser sans être moralisateur
Jeanne L’Hotelier revient sur les origines de ce projet : « Les bibliothèques doivent être à l’image de la société et prendre en compte ce qui interroge les citoyens, affirme-t-elle, ça nous tenait à cœur de consacrer deux mois entiers à l’écologie au travers de nos animations. » Et cela, toujours de manière ludique et collective.
Une initiative accueillie avec enthousiasme par le public venu au forum des associations. « J’ai beaucoup aimé le côté participatif proposé par les différentes associations. Par exemple, pour penser l’air de demain en ville avec moins de pollution, il y en avait une qui avait étendu un fil auquel on pouvait rajouter nos idées écrites sur une feuille », détaille Renée, une retraitée venue à la journée d’inauguration. Elle salue cette mise en avant de l’écologie : « Avec les problèmes climatiques actuels que nous connaissons, comme la sécheresse hivernale, le manque de neige, les records de chaleur, je trouve ça primordial de sensibiliser sur ce sujet. » Cette sensibilisation doit d’ailleurs se faire « pour le plus grand nombre et de toutes les manières possibles », précise Renée.
Cette ambition est partagée et affichée par le réseau des bibliothèques toulousaines. Comme l’indique Jeanne L’Hotelier, « le prêt de livre est en soi écologique. Nous devons encourager vers des pratiques comme celle-ci, plus éco-responsable. » Elle conclut : « C’est l’objectif de ces deux mois de programmation. Nous avons un rôle à jouer dans l’éducation du public tout en n’adoptant pas un ton moralisateur et culpabilisateur. » Une tâche pas aisée quand l’écologie est souvent perçue comme punitive.
Crédit photos : Annabel Martinez-Canavy