Les agriculteurs d’Occitanie reviennent en force le mardi 16 janvier avec une nouvelle mobilisation. Depuis plusieurs mois, le secteur agricole essaie de faire entendre ses revendications, et ainsi obtenir le soutien de l’État.
Ils avaient notamment bloqué le périphérique toulousain le 22 novembre dernier, et réalisent des opérations de retournement des panneaux dans de nombreuses villes françaises. Ces actions traduisent le désarroi des agriculteurs, un sentiment présent « depuis un long moment » selon Romain Deloustal, viticulteur de l’Hérault et membre des Jeunes Agriculteurs.
« Si on est pas écoutés, on va se faire entendre »
L’opération escargot menée le 22 novembre dernier à Toulouse avait causé de gros blocages sur le périphérique. Selon le membre des Jeunes Agriculteurs, 80 tracteurs et 400 personnes s’étaient mobilisés. Ce mouvement se poursuit en janvier, par un appel à la manifestation le mardi 16 janvier. « On va faire différemment » affirme Romain, avec des actions sur le périphérique le matin, suivies d’un rassemblement sur la place du Capitole pour distribuer des tracts et « chercher le soutien du public ». Christian Fourcade, Président de la FDSEA 65, constate cependant des difficultés croissantes à mobiliser. Malgré cela, les manifestations pourraient être reconduites dans les prochains mois : « si on est pas écoutés, on va se faire entendre ». Les agriculteurs mobilisés appellent à l’action de l’État pour soutenir la filière.
Mobilisés face à l’inaction de l’état
A l’origine de ces mobilisations, l’impression d’ « être abandonnés », un ressenti partagé par Christian Fourcade. Il déplore l’inaction du gouvernement face à la détresse des éleveurs, dont les troupeaux de bovins sont touchés depuis septembre par la Maladie Hémorragique Épizootique (MHE), ou Covid des vaches. « Les soins peuvent atteindre 500 euros par bête » affirme-t-il. Romain Deloustal complète : « au-delà de la mortalité des bêtes, ces coûts nous ont fait perdre les marchés, et perdre en compétitivité ». Lui et ses confrères et consœurs réclament ainsi une aide financière de l’Etat pour amortir les frais engendrés par la MHE.
Ils demandent également la suppression de la taxe de redevance sur l’eau, qui aurait augmenté de « 150% » selon Romain Deloustal. Si l’ex-Première ministre Elisabeth Borne avait affirmé supprimer cette redevance pour 2024, cette annonce ne s’inscrit pas « sur la durée » pour les deux hommes. Ils espèrent ainsi obtenir de la part du préfet « des positions fortes », ainsi que des actes « là où il peut faire bouger les choses ».
Crédits photo : Émile Sénécal