Rentrée 2007: l’Université de Lyon se lance dans la traque aux documents plagiés sur la toile par ses étudiants. Une enquête interne revèle que 79,7% d’entre eux ont recours au « copier-coller » dans leurs travaux universitaires. Pour parer à ce phénomène, les 3 universités lyonnaises et les grandes écoles, qui comptent au total 90 000 étudiants, viennent de se doter du logiciel détecteur de plagiat, Compilatio.net.
Une telle procédure est-elle envisagée à l’IEP ? Qu’en est-il de la chasse au plagiat sur Internet ?

copier-coller.jpg Quatre étudiants lyonnais sur cinq l’avouent: ils ont déjà « copié-collé » des documents piochés sur le net pour constituer leurs exposés, mémoires ou autres travaux de recherche universitaires. Une réalité mise à jour grâce à une enquête menée par l’Université de Lyon auprès de 1 100 étudiants.

A l’IEP de Toulouse, la question du plagiat ne fait pas débat. Aucune enquête ni aucun recours: elle ne semble pas être au cœur des préoccupations de l’équipe pédagogique. « Cela doit exister, mais la plupart des élèves arrive à passer entre les mailles du filet« , consent Xualuyen Phandinh, responsable de la quatrième année. « On ne cherche pas la petite bête. On fait confiance aux étudiants et à la vigilance des professeurs. Il arrive qu’ils repèrent des similitudes avec des lectures qu’ils ont faites dans des livres ou sur Internet. »

Seule affaire connue à ce jour : en 2006, un étudiant de quatrième année s’est retrouvé devant le conseil disciplinaire pour avoir recopié mot pour mot dans son mémoire un passage entier d’un ouvrage malheureusement bien connu de son correcteur. La sanction est restée sobre : zéro, note éliminatoire, et la possibilité pour le jeune homme de retenter sa chance l’année suivante… « Un cas exemplaire !« , précise Xualuyen Phandinh.

Se doter d’un logiciel expert en détection de « copier-coller » n’est donc pas au goût du jour pour l’établissement toulousain. Le service informatique travaille en revanche à la protection des informations mises en ligne sur le site Internet. Les cours ou documents pédagogiques peuvent ainsi être cryptés et inutilisables en dehors de la toile. Mais pour cela, pas besoin d’acheter un logiciel spécialisé. Des solutions comme la transformation du document en pdf suffisent.

Compilatio.net : comment ça marche?

compilatio.jpg L’Université de Lyon rejoint la longue liste des établissements dotés du logiciel Compilatio.net. Après Paris, Marseille, Bordeaux et bien d’autres, l’institution offre à ses enseignants la possibilité de vérifier l’honnêteté des travaux de leurs étudiants. Il leur suffit de charger les documents sur le programme afin de les analyser et de les comparer à une base de données. Toute similitude avec des écrits déjà existants est alors mentionnée. Hors citations, finis les emprunts de la part des étudiants, bien intentionnés ou non.

Si l’IEP reste clément, pour l’instant, face à ce type de « bavures », la plupart des universités les sanctionnent par une annulation du diplôme en cours et l’impossibilité de se réinscrire pendant plusieurs années.
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